Publication n Michel Schneider revalorise et réinvente dans son roman le personnage de Marilyn Monroe. Vient de paraître aux éditions Sédia, dans la collection «Laurier», le livre de Michel Schneider Marilyn dernières séances qui, paru en France, en 2006, aux éditions Grasset Fasquelle, a remporté, la même année, le Prix Interallié. «Notre but à travers cette collection est d'éditer des auteurs notamment français qui ont eu des prix littéraires, et de les faire connaître, en conséquence, au lectorat algérien», a déclaré Radia Abed, directrice des éditions Sédia. S'exprimant pour sa part sur son livre, Michel Schneider qui intervenait hier lors de la présentation de son livre au Théâtre de verdure, a affirmé : «Ma question, en écrivant mon livre, était de savoir non pas qui a tué Marilyn, mais de savoir de quoi est-elle morte ? Serait-elle morte de la politique, de l'argent, du cinéma... ?» Aussi, Michel Schneider revalorise le personnage de Marilyn Monroe. «Je m'emploie dans mon livre à réhabiliter le personnage de Marilyn Monroe, à le réinventer», a-t-il dit. L'auteur donne, voire révèle effectivement dans son livre – un roman – une image méconnue de la star d'Hollywood. Il y montre une Marilyn, et contrairement à l'image d'une femme blonde et idiote que l'imaginaire cinématographique faisait – et fait – d'elle, un personnage cultivé, fasciné par la culture, les mots qui l'ont aidée à vivre. «Elle n'était pas une intellectuelle, mais avait une grande attirance pour les mots», a relevé l'auteur, ajoutant qu'outre les mots, Marilyn Monroe avait aussi une attirance pour les hommes de langage comme son psychanalyste Ralph Greenson avec qui elle a passé ses trente derniers mois, de janvier 1960 au 4 août 1962. Michel Schneider cherche à montrer que Marilyn Monroe vue, à jamais, comme «la déesse du sexe d'Hollywood», voulait transcender l'image que les autres lui donnaient, voire imposaient. Elle voulait à travers la relation qu'elle entretenait avec son psychanalyste, Ralph Greenson – la dernière personne à l'avoir vue vivante et la première à l'avoir trouvée morte – exister à travers le langage. Cela l'a amenée à lire davantage, à s'accrocher aux mots – et notamment à la pensée de Freud. «Elle a été capable de constituer son identité hors du visuel, dans un rapport avec sa propre pensée, avec ses propres mots», a souligné Michel Schneider. Le roman, Marilyn dernières séances, nous donne alors à lire «l'étrange relation entre Marilyn et Ralph Greenson», son dernier psy à qui elle avait confié une mission : l'aider à croire en elle et à exister non pas en tant qu'objet sexuel chargé de satisfaire les fantasmes des hommes de tous bords, mais en tant que personne qui pense et qui use de mots, de langage pour se dire.