Afin de mettre un terme à certaines pratiques de citoyens comme le dépôt de demandes dans plusieurs wilayas, le ministère de l'Habitat s'attelle à mettre en place un fichier des demandeurs de logement. Une mesure susceptible de mettre fin aux agissements des spéculateurs et rentiers de tout bord, estime le premier responsable du secteur. Intervenant sur les ondes de la Chaîne III ce matin, Noureddine Moussa, a déclaré envisager de mettre en place un «véritable fichier de demandeurs de logement». «Peut-on tolérer que des gens fassent de la spéculation dans des logements qui ne leur appartiennent pas. Il faut stabiliser cette situation pour pouvoir maîtriser à terme la demande», lance le ministre de l'Habitat. Le parc national du logement, qui était de 6 millions d'unités en 2006, atteindra à la fin 2009, les 7 millions de logements selon M. Moussa qui continue sur sa lancée : «Donc, l'offre est là par rapport au parc immobilier. Ce qu'il faut maîtriser maintenant c'est la demande. Il va falloir nous atteler à mettre en place ce fichier parce qu'il se trouve malheureusement, qu'il y a des gens qui demandent l'accès au logement dans différentes wilayas, d'autant plus que nous avons beaucoup de travail à faire pour canaliser et maîtriser cette offre.» Concernant l'incessibilité du logement social et du social-participatif pour une période de 15 ans, le ministre de l'Habitat précise que cette décision est une autre mesure pour lutter contre les spéculateurs de tout bord. «Pour l'incessibilité, c'est une disposition qui sera salutaire dans le futur, parce que le logement est devenu malheureusement pour certaines personnes, un objet de rente et de spéculation», explique-t-il avant d'entrer dans le détail des contributions de l'Etat dans les différents programmes de construction de logements. «Nous avons 7 formules pour l'accès au logement, dont 4 sont aidées directement ou indirectement par l'Etat. Le social est totalement financé sur le budget de l'Etat. Le LSP est financé en grande partie par l'Etat. Les gens ont l'impression que l'Etat ne met que 500 000 DA en tant qu'aide directe, mais il met bien plus, il met le coût du foncier. Donc, il est propriétaire en partie de ces logements. Pour la troisième formule, la location-vente, l'Etat bonifie le taux d'intérêt sur 25 ans. Et le montant de la bonification inscrit dans le budget de l'Etat équivaut à un peu plus que le prix du logement. Donc, l'Etat est propriétaire en partie de ce logement sur une période de 25 ans.» Dressant le bilan de la réalisation des logements au 30 juin 2007, le ministre de l'Habitat rappelle que 340 000 logements sur le programme quinquennal ont été livrés, un peu plus de 500 000 sont en cours de réalisation. «Si nous devons nous en tenir au programme initial de 1 034 000 logements, on peut dire qu'on a lancé la plus grande partie de ce programme, il nous reste quelque chose comme 144 000 logements à lancer pour arriver à boucler le programme initial.» S'agissant des programmes complémentaires qui sont venus s'ajouter au premier programme donc en augmentant le nombre de logements à construire pour atteindre 1 250 000 logements, le ministre dira : «Nous en avons 346 000 à construire.»«On se fixe pour objectif le confort de la famille algérienne pour arrêter les besoins. Nous étions à plus de 7 personnes par logement pour le taux d'occupation par logement, en 1998/1999, aujourd'hui avec les programmes qui ont été inscrits et réalisés et les programmes en cours nous comptons faire tomber ce taux d'occupation par logement à environ 5 à 5,20, ce qui est un taux très acceptable pour l'Algérie parce que, ailleurs, dans les pays voisins ce taux est un peu plus élevé», ambitionne M. Moussa.