Concernant l'habitat précaire, le ministre a évité, notamment de donner des statistiques à ce sujet. Devant la crise du logement qui persiste dans notre pays, et ce, malgré le lancement de différents projets de construction, le ministère de l'Habitat s'est montré incapable de donner des chiffres sur le nombre de demandes enregistrées jusqu'à présent. «Pour l'instant, personne ne peut avancer des chiffres sur le nombre de demandes. Il y a des wilayas qui n'ont pas encore assaini les listes», a argumenté le ministre Mohamed Nadir Hamimid, qui a animé, hier, une conférence de presse au siège du ministère. «Nous avons demandé aux comités de daïra d'établir des listes des vrais demandeurs», expliquera le ministre qui n'a pas avancé par la même, le chiffre des logements non attribués. Il justifie sa déclaration par l'existence d'individus qui déposent plusieurs dossiers pour un seul type de logement ou pour tous les types. Les APC sont censées ouvrir des fichiers dans ce sens afin de sélectionner les vrais des faux demandeurs. Ces fichiers permettront également de savoir si le demandeur a déjà bénéficié d'un logement de l'Etat. Une mesure prise par le ministère de l'Habitat pour éviter les problèmes de contestation, relevés lors de l'affichage des listes de bénéficiaires. Le ministre de l'Habitat s'est dit, en outre, déterminé à mettre un terme au dérapage et aux dépassements enregistrés dans ce secteur. Des procédures rigoureuses sont en train donc d'être appliquées, selon M.Hamimid, comme le contrôle et la création des fichiers des demandeurs au niveau des APC. «Les logements sociaux locatifs sont distribués de manière rigoureuse», rassure le ministre. Aussi, parmi ces mesures, le ministre évoquera celle qui concerne les entreprises défaillantes. Le ministère de l'Habitat compte ouvrir un fichier des entreprises qui ne respectent pas les délais de réalisation des projets. Ces dernières peuvent être exclues de toute opération de soumission et seront sanctionnées par un retrait provisoire ou définitif de l'agrément. «Il faut que la défaillance soit sanctionnée», lancera M.Hamimid. Des défaillances ont été également relevées dans plusieurs constructions. En 2006, il a été enregistré 3799 constructions illicites contre 2558 en 2005. Tandis que plus de 96.000 permis de construire ont été délivrés en 2006 alors que 2200 autorisations de démolition ont été enregistrées. Il y a 1292 dossiers à traiter au niveau de la justice qui a décrété près de 80 sanctions dans ce sens. M.Hamimid a reconnu tout de même que la crise du logement s'est accentuée. Les contraintes des retards sont liées, argumente le ministre, au foncier, au manque de matériaux de construction et à l'absence d'une main-d'oeuvre qualifiée. «Ce qui nous a poussé à ouvrir le marché et à solliciter des entreprises étrangères, chinoises entre autres, pour la réalisation des projets de construction». Le ministère a opté, également, pour le lancement d'offres d'appel groupés, c'est-à-dire qu'une entreprise peut soumissionner pour 3 ou 4 projets en même temps. Interrogé sur la possibilité de réviser l'aide de l'Etat qui est actuellement entre 400.000 et 500.000DA, M.Hamimid répondra que celle-ci peut être emmenée à être révisée, mais pour l'instant, il n'y a pas de position claire dans ce sens de la part du gouvernement.