Quelle sera la prochaine étape? Comment se fera la répartition? Autant de questions auxquelles a bien voulu répondre M.Mohamed Tahar Boukhari, directeur des programmes de l'habitat et de la promotion immobilière (Dphpi) au ministère de l'Habitat et qui supervise la formule location-vente. L'Expression: Comment expliquez-vous cette concentration de demandes à Alger qui est 15 fois supérieure à celles des autres villes du pays? M.T.Boukhari: A la date du 11 septembre, nous avions enregistré 74.417 dépôts de dossiers. A la même date, à Oran à titre d'exemple, nous enavons comptabilisé 6393. La tendance a été la même à Annaba avec 6790 dossiers qui ont été remis à l'AADL. Cela fait une proportion de quelque 12 fois plus à Alger que dans les autres wilayas concernées par l'opération. Ces chiffres peuvent s'expliquer par le fait qu'Alger est la capitale du pays avec une population qui dépasse les 2,5 millions d'habitants, donc une demande forcément plus importante que les autres wilayas. Il y a tout de même une autre explication. Les citoyens n'ignorent sans doute pas qu'un logement à Alger, en terme de plus-value, est plus attractif qu'un autre à Boumerdès ou à Tizi Ouzou. En d'autres termes, un investissement immobilier dans la capitale constitue un meilleur placement qu'ailleurs. Plus généralement, et cela peut aussi répondre à votre question, il faut savoir que la crise du logement est plus aiguë à Alger avec une demande globale exprimée, évaluée à plus de 200.000 unités. Une étude très intéressante réalisée par les services de la wilaya d'Alger fait état d'une proportion égale à quelque 100.000 demandeurs qui, de par leurs revenus, n'ou- vrent pas droit au logement social. 5000 logements ont été rajoutés aux 6000 prévus pour Alger. Comment cela a-t-il été possible? Compte tenu de la demande importante enregistrée à Alger, on a rajouté 5 000 logements pris par anticipation sur le programme de 2002. La budgétisation de ce nouveau programme ne saurait tarder puisque la loi de finances de 2002 est en cours de préparation. Donc le temps de réaliser les études et de lancer les travaux, l'enveloppe les concernant aura été votée par l'APN. Devant la forte disproportion entre l'offre et la demande à Alger, comment allez-vous procéder au choix de ceux qui feront partie du programme 2001? Il est vrai que la question que vous posez est intéressante. Nous prévoyons des critères de sélection, le ministre doit les rendre publics incessamment, mais avant d'en arriver là, j'aimerais préciser que l'opération est totalement informatisée. A Alger, sur 74.000 dossiers déposés, plus de 60.000 ont été saisis et nous sommes à la fin de l'opération. Pour l'ensemble des wilayas, l'introduction définitive de toutes les données dans les ordinateurs aura lieu aujourd'hui. Pour répondre à votre question, je dirais que d'entrée il y aura des candidats recalés. Les données dont nous disposons seront soumises au fichier national des Opgi, des Eplf et autres formules immobilières étatiques (LSP, aide à l'habitat rural, prêt Cnep...). Les citoyens qui, à un moment ou à un autre, ont obtenu un permis de construire seront, eux aussi, écartés. Il faut rappeler que l'opération location-vente ne concerne que ceux qui n'ont pas bénéficié d'un logement délivré par l'Etat. Il va sans dire donc, que les anciens bénéficiaires ne seront pas sélectionnés. Des informations font état de prélèvement de logements déjà réalisés par les Opgi et les Eplf destinés à être versés à la location-vente. Qu'en est-il? Nous avons effectivement pensé à puiser dans des programmes déjà prêts ou en voie d'achèvement réalisés par les différents promoteurs publics. Or on s'est aperçu qu'au niveau des wilayas concernées par la formule location-vente, il n'y a pas de mévente. Les logements qui n'ont pu trouver preneurs sont généralement excentrés, ils ne répondent donc pas aux critères du programme que nous lançons. Bien qu'il y ait 35.000 logements en cours de réalisation ou disponibles actuellement, ils ne sont pas situés dans des zones susceptibles d'intéresser les demandeurs de logement en location-vente. Les rares cas qui peuvent éventuellement être prélevés sont en situation litigieuse. Il s'agit principalement d'habitations du programme APC-Cnep qui sont déjà préaffectées. Les travaux de réalisation du programme 2001 doivent démarrer entre octobre et novembre. Où en êtes-vous dans la préparation de ces lancements? Comme vous le savez, plusieurs étapes ont été franchies dans le processus de la mise en application du programme. Début août, il y a eu la présélection d'entreprises de réalisation et de bureaux d'études. L'ensemble des entreprises a été consulté le 4 septembre dernier pour faire des propositions. Un délai de 21 jours a été donné aux entreprises pour faire des offres concrètes, graphiques et financières. Fin septembre, on procédera donc à la sélection définitive des entreprises pour chaque site. Les démarches administratives nécessaires pour permettre aux entreprises d'être en règle avec la réglementation prendront fin début octobre au plus tard. A cette date commencera la réalisation effective du programme. Les conventions seront adressées par lettre recommandée. Certains doutent de la fiabilité de la méthode: lenteurs de la poste, inexistence de boîtes aux lettres... Le télégramme ne serait-il pas plus indiqué? Nous avons pensé au courrier par lettre recommandée, mais s'il y a un autre moyen plus efficace pour convoquer les demandeurs retenus, tel le télégramme, pourquoi pas. L'essentiel pour nous est de saisir le citoyen dans les meilleurs délais. Notre souci premier est d'être le plus efficace possible. Quand démarreront les travaux des commissions de traitement des dossiers et quand les résultats seront connus? Je vous disais précédemment que le 17 septembre (aujourd'hui, Ndlr) tout sera prêt. Les commissions commenceront leurs travaux après la comparaison des listes de demandeurs avec le fichier des différentes instances de l'Etat chargées directement ou indirectement de la question du logement. Il est évident que certains dossiers seront de fait écartés. Le reste sera soumis à des critères de priorité que le ministre détaillera lundi prochain (aujourd'hui, Ndlr).