Résumé de la 1re partie n Pour se mettre à l'abri d'un orage qui s'annonce, Michaël se réfugie dans un vieux cottage… La pierre blanche s'orne d'un motif sculpté d'une grande élégance : un serpent qui ondule. Michaël se dit : «Bigre, on dirait bien un bâtiment roman. Qu'est-ce que ça pouvait être ? Bizarre que ç'ait l'air tellement abandonné. Le motif du serpent est superbe. Qu'est-ce que ça peut symboliser ? Le diable peut-être...» L'étage supérieur du bâtiment est orné d'ouvertures étroites, presque des meurtrières. Le toit couvert d'ardoises se perd dans les frondaisons. Michaël pense : «On dirait un ancien bâtiment des Templiers. Une ferme fortifiée. Il faudra que je regarde sur mon guide. Ça doit être répertorié.» Mais, pour l'instant, l'orage déferle sur tout le paysage. Michaël a le visage trempé de pluie. Derrière lui la porte est un épais panneau de chêne. Michaël, à tout hasard, appuie sur l'anneau qui est au milieu du panneau. La porte ne résiste pas à sa poussée et s'ouvre, sans le moindre grincement. Michaël n'hésite pas et entre. D'un seul coup d'œil, il voit que le bâtiment est depuis longtemps déserté. En fait, il s'agit d'une sorte de grande salle. Des murs de pierre. Au niveau du premier étage, une galerie intérieure en bois. Pour accéder à la galerie deux volées d'escaliers qui partent du rez-de-chaussée. Sur la galerie donnent plusieurs portes. La pièce est assez obscure. Elle n'est éclairée que par une grande meurtrière. «Bigre ! C'est superbe ! Je me demande à qui ça peut appartenir. Si par hasard c'était à vendre, je crois que je ferais bien une folie. Ça a une allure folle. Suzanne en ferait un truc superbe. Avec des tapis d'Orient, des lampes basses. Une cheminée centrale qui monterait jusqu'au toit...» Michaël est tout heureux de sa découverte. Et en plus, il est heureux d'échapper à l'averse. Il sort un mouchoir de sa poche, celui sur lequel Suzanne a brodé un petit poignard, et il essuie la pluie qui lui a mouillé le visage. «Je vais aller voir là-haut ce qu'il y a derrière les portes qui donnent sur la galerie... Il doit y avoir de quoi faire des chambres d'amis et des salles de bains.» Mais soudain, alors qu'il va atteindre le niveau du premier étage, la foudre tombe tout près. Un éclair illumine la pièce. Michaël s'arrête, cloué sur place par la surprise : — Oh ! pardon, monsieur, excusez-moi ! Votre porte était ouverte ! Je suis entré cinq minutes pour me mettre à l'abri de l'orage. Je ne voudrais pas vous déranger ! Un inconnu est penché à la balustrade de la galerie. Cet homme à qui Michaël présente ses excuses est barbu et porte une chemise blanche à manches bouffantes. Michaël ne saurait dire s'il s'agit d'une chemise de nuit car il ne voit que le buste de l'inconnu. Un inconnu qui garde un silence peu amical. Michaël dit : — Vous êtes sans doute le propriétaire de cette maison. Elle est magnifique ! L'autre le regarde sans répondre. C'est comme s'il n'avait pas entendu Delmotte. Il se contente de le fixer de ses grands yeux noirs surmontés de sourcils très épais. Et le regard qui transperce Michaël n'a rien d'aimable. On dirait qu'il veut foudroyer Michaël sur place. Michaël, qui se paie d'audace, demande : — Vous ne serez pas vendeur par hasard ? Le temps de monter une marche supplémentaire de l'escalier et l'homme a disparu. Pas un bruit, pas un grincement de porte ni de plancher... Michaël lance : — Monsieur ! monsieur ! Vous êtes là ? Il se sent soudain bizarrement mal à l'aise. Il se dit : «Et s'il était allé chercher son fusil ? Ou bien s'il lâchait un chien à mes trousses ? Vraiment, ce bonhomme n'est pas du tout sympathique.» Une ogive de très belle qualité. (à suivre...)