Tony Blair n'est pas fou, a tranché la très sérieuse Société royale de médecine, en réponse à d'ironiques (et impertinentes) questions sur la santé mentale du Premier ministre à propos, notamment, de sa politique irakienne. «Il a les qualités de l'avocat, qui défend des positions sans nécessairement y croire», explique le psychiatre Allan Beveridge dans le dernier numéro du Journal of the Royal Society of Medecine. Dans une tribune publiée par le Times, le journaliste Matthew Parris avait écrit que M. Blair usait d'arguments illogiques pour justifier l'engagement de la Grande-Bretagne dans la guerre contre l'Irak aux côtés des Etats-Unis, sans feu vert onusien. Peter Dunn, un autre journaliste, avait, pour sa part, accusé Tony Blair d'«hallucination à grande échelle». Dans l'hebdomadaire politique New Stateman (gauche), il avait suggéré que le Premier ministre britannique était, peut-être, fou car il combinait une opinion exagérée de lui-même, un manque de personnalité ainsi qu'un sens du théâtre et un comportement diabolique. Plusieurs spécialistes s'étaient, eux aussi, prononcés sur la santé mentale du Premier ministre. Ainsi, le neuropsychiatre Paul Brok avait indiqué qu'il était «un psychopathe convaincant» et son collègue Sidney Crown suggéré que M. Blair avait une personnalité sournoise. Une psychiatre, Dorothy Rowe, avait, quant à elle, affirmé que le chef du gouvernement britannique est sujet à l'autopersuasion. «L'explication la plus probable de ce comportement est qu'il (Tony Blair) est un avocat (Ndlr : de formation), qui se sert des ficelles du métier pour défendre un point de vue», note le Dr Beveridge dans le Journal de la Royal Society of Medecine. Le spécialiste en conclut que les interrogations sur la santé mentale du Premier ministre sont discutables. Mais, à défaut de l'avoir rencontré, il répugne à se prononcer personnellement.