Revendication n Le Snapest plaide pour l'impérative participation des syndicats autonomes à la prise de décision. Le Syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) appartient à la catégorie des organisations syndicales dites autonomes. Ses critiques maintenues à l'égard des autorités publiques lui ont valu une certaine notoriété. Interrogé sur les éléments permettant d'apprécier sa représentativité au sein du corps enseignant, Meziane Meriane, coordinateur national du Snapest, sur un ton ironique, répond : «La meilleure preuve de notre représentativité est la grève qui a paralysé tous les lycées en 2003.» Dans la fonction publique, «les syndicats autonomes sont à 90% les seuls représentants de cette frange de fonctionnaires, contrairement aux secteurs industriels qui sont plus affiliés à la Centrale syndicale», dit-il. Cette dernière reste, selon M. Meriane «la protégée des pouvoirs publics de toute compétition sur le terrain». Et si le multisyndicalisme n'a, jusqu'à présent, pas suivi le multipartisme, c'est par peur de confrontation, selon lui. «Notre syndicat n'a pas changé de principe, il continue de crier haut et fort les revendications des enseignants, en dépit des multiples contraintes rencontrées sur le terrain», souligne-t-il. A titre illustratif, le coordinateur du Snapest évoque le problème rencontré récemment par son organisation qui a été empêchée, dans plusieurs établissements secondaires, d'organiser des assemblées générales dans le but d'installer des sections syndicales. Pour notre interlocuteur, les syndicats autonomes sont volontairement exclus de toutes les décisions les concernant. Et pour cause, «nous sommes des syndicats revendicatifs contrairement à l'Ugta qui prône la négociation». C'est pourquoi, estime-t-il, il n'y a pas lieu de parler de liberté syndicale lorsque les droits les plus fondamentaux sont bafoués. Pour M. Meriane, les revendications du Snapest se résument au maintien des augmentations des salaires des enseignants, ainsi que la retraite après 25 ans de service. Deux exigences qui ne sauront être satisfaites sans, précise-t-il, une stabilité économique et productive à même d'assurer la pérennité des salaires des travailleurs. «Il s'agit d'un problème de pouvoir d'achat qui est en chute vertigineuse».