Percée n «L'Algérie a engagé les plus gros investissements d'Afrique dans le domaine du contrôle et de la sécurité aérienne depuis quelques années qui lui ont permis d'absorber un retard de 20 ans en trois ans seulement.» C'est ce qu'a affirmé hier, Aït Abdelmalek, le chargé des relations extérieures au sein du Syndicat national des personnels de la circulation aérienne (Snpca), lors d'un point de presse sur la 18e Conférence régionale de la Fédération internationale des contrôleurs du trafic aérien (Ifatca), qui se tiendra à Alger du 19 au 21 novembre courant. Selon ce syndicaliste, l'Algérie a engagé de gros investissements dans l'équipement aéronautique et la formation. Parmi les investissements dans le domaine, l'Etat, par le biais de l'Etablissement national de la navigation aérienne (Enna), va signer un accord dans les prochaines semaines pour l'achat d'un avion laboratoire pour le renforcement de son contrôle aérien et assurer ainsi une meilleure sécurité de son espace aérien, a fait savoir à cette occasion le directeur général de cette entreprise publique, Hocine Benchabane. Par ailleurs, il y a un mois, l'entreprise a réceptionné une tour de contrôle mobile pour un montant de 110 millions de dinars, a rappelé M. Benchabane, en citant un autre projet relatif à la création d'un complexe de contrôle mitoyen à l'aéroport de Tamanrasset. L'Algérie s'est également équipée de cinq radars, à Alger, à Oran, à Annaba, à El-Bayadh et à El-Oued auxquels s'ajouteront 13 autres, a-t-il précisé. Courant 2008, une licence de contrôleur aérien sera mise en vigueur en Algérie à l'instar de ce qui se fait dans certains pays africains tels que l'Egypte, le Maroc et la Tunisie, a déclaré le directeur de l'Enna. Des négociations sont en cours avec la direction générale pour «éviter la déperdition des compétences et assurer une indemnité aux anciens contrôleurs aériens», a déclaré le secrétaire général du Snpca, Abdelhak Khellaf. Huit instructeurs algériens ont bénéficié de stages à l'étranger, depuis 2001, notamment en France et en Australie, pour la prise en charge de la formation et le recyclage des ressources humaines, a indiqué un responsable de l'Enna. Quelque 500 contrôleurs algériens activent actuellement au niveau des 36 aérodromes existant en Algérie, de l'aéroport international d'Alger (Houari-Boumediene) et du Centre de contrôle de Oued Semar. La tenue de la 18e Conférence régionale de l'Ifatca à Alger, avec la participation record de 36 pays, va avoir des retombées économiques pour l'Algérie car dans le domaine du contrôle aérien, la «concurrence est rude», selon les professionnels. L'Algérie enregistre 150 000 mouvements de survol sans escale par an et compte intensifier ce trafic à travers l'accueil de cette conférence régionale qui sera, selon M. Benchabane, «une opportunité à saisir pour vendre le produit de l'Enna et faire valoir ses services en matière de circulation aérienne». Pour sa part, le vice-président pour l'Afrique et le Moyen-Orient de l'Ifatca, Henry Peter Nkondokaya, a relevé que les efforts de l'Enna ont permis la participation d'un grand nombre de pays, ajoutant qu'un panel d'experts européens participera à cette conférence qui se tiendra du 19 au 21 novembre courant. L'Ifatca, créée depuis 40 ans, représente la corporation des contrôleurs aériens avec 50 000 adhérents à différentes associations de 132 pays.