Décision n L'Opep va étudier l'impact du dollar faible sur ses revenus pétroliers à la suite d'une initiative de l'Iran et du Venezuela. Sans mentionner le dollar directement, la déclaration finale du sommet demande aux ministres de l'energie et des finances du cartel d'étudier les manières d'améliorer la coopération financière entre membres de l'Opep, y compris les propositions de certains chefs d'Etat. «Le plus important est que nous ayons obtenu que les ministres des Finances étudient la proposition. Parce que le dollar est en chute libre. Il faut que l'impérialisme du dollar se termine», a commenté M. Chavez. «Le dollar chute. Tous les chefs d'Etat étaient contrariés par cela car leurs actifs se déprécient. Il a été décidé que les ministres du pétrole et des finances discutent de cela», a renchéri le ministre iranien du Pétrole, Gholam Hossein Nozari. Avec d'un côté, l'Iran et le Venezuela, anti-américains et partisans d'une politique dure sur les prix, qui veulent utiliser le pétrole et maintenant le billet vert comme instruments politiques. Et de l'autre côté, l'Arabie saoudite, pragmatique et pro-américaine, avec derrière elle la quasi-totalité du reste du cartel. L'Iran a fait une proposition écrite aux autres pays membres pour mentionner dans la déclaration finale du sommet «la dépréciation continue du dollar», une initiative soutenue par le Venezuela et l'Equateur. Les prix du pétrole sont libellés en dollar, dont la baisse continue diminue d'autant les revenus des pays producteurs. «Qui bénéficie de cette situation ? Une poignée de très riches capitalistes», a affirmé M. Ahmadinejad, hier, dimanche, lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet. «Certains disent que nous devrions utiliser une autre monnaie que le dollar (pour le commerce de l'or noir) et créer une banque (de l'Opep) pour gérer les revenus du pétrole», a-t-il ajouté. Téhéran vend déjà son pétrole essentiellement en euro, pour faire pièce aux sanctions financières prises par les Etats-Unis contre la République islamique. Plus tôt, son homologue équatorien Rafael Correa avait déclaré qu'il «convient mieux aux pays producteurs de faire des transactions pétrolières en monnaie forte». L'option d'un panier de devises est aussi sur la table. Vendredi, le chef de la diplomatie saoudienne Saoud Al-Fayçal avait mis en garde contre une «initiative» de l'Opep qui pourrait avoir «des conséquences négatives sur nos revenus», ajoutant : «Nous ne voulons pas que le dollar s'effondre.»