Illusion n Les deus hommes iront aux USA sans une plate-forme d'entente. Une situation qui ferait que Annapolis ne serait pas différente des réunions précédentes. La rencontre, hier, entre le Premier ministre israélien Ehud Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas «a été difficile et des divergences demeurent», selon le négociateur palestinien Saëb Erakat. «Ils ont examiné le travail accompli par les négociateurs qui tentent de parvenir à un document conjoint censé servir de base à la réunion d'Annapolis», a-t-il dit dans une conférence de presse à Ramallah en Cisjordanie. Le sommet de plus de deux heures s'est tenu à la résidence officielle de M. Olmert à Jérusalem, quelques jours avant la réunion que les Etats-Unis entendent organiser vers la fin novembre à Annapolis près de Washington, pour lancer les négociations sur la création d'un Etat palestinien. En soirée, une nouvelle rencontre entre les chefs des équipes des négociateurs, le chef de la diplomatie israélienne Tzipi Livni et l'ex-Premier ministre palestinien Ahmed Qoreï, s'est tenue à Jérusalem pour tenter d'avancer sur un document conjoint qui doit être soumis à la réunion internationale. Selon une source aux Affaires étrangères israéliennes, «quelques progrès auraient été enregistrés dans la rédaction du document», censé aborder les questions clés, au cœur d'un éventuel règlement : les frontières du futur Etat palestinien, la colonisation, le sort de Jérusalem et des réfugiés palestiniens. Avant le sommet, Olmert s'est engagé à démanteler les points de peuplement illégaux tout en laissant entendre que les colonies existantes pourraient être agrandies. C'est ce qui a poussé le porte-parole de M. Abbas, Nabil Abou Roudeina, à exiger que «les propos d'Olmert doivent être inclus dans la déclaration de la réunion d'Annapolis et Israël doit également s'engager à faire cesser la croissance naturelle des colonies». Le département d'Etat américain s'est félicité des annonces israéliennes, parlant de «mesures positives d'instauration de la confiance avant Annapolis». Cependant le porte-parole du département d'Etat a refusé d'annoncer la date, l'agenda et la liste des invités à la réunion d'Annapolis. À propos de l'annonce d'une prochaine libération des prisonniers palestiniens, M. Erakat l'a jugée insuffisante. Le président Abbas a fait savoir à M. Olmert qu'il ne signerait pas un traité de paix ne comportant pas une clause prévoyant la libération de tous les prisonniers palestiniens. Ajoutant : «Si les Palestiniens veulent faire de la réunion d'Annapolis un tremplin vers l'Etat auquel ils aspirent, M. Olmert s'est de nouveau efforcé de réfréner leurs attentes. Je conseille de ne pas exagérer l'importance (de la réunion) et de créer des attentes excessives», a-t-il déclaré.