Le maintien du statu quo sur le conflit israélo-palestinien est «dangereux» pour Israël, affirme Ehoud Olmert avant la réunion d'Annapolis, censée relancer, les négociations de paix gelées depuis sept ans, dans des propos rapportés hier par le quotidien Haaretz. «Je suis parvenu à la conclusion qu'il n'était plus possible de maintenir le statu quo entre nous et les Palestiniens», affirme le Premier ministre, déterminé à aller de l'avant, à quatre jours de la réunion internationale de paix sur le Proche-Orient qui doit s'ouvrir le 27 novembre à Annapolis, près de Washington. «Le maintien du statu quo pourrait avoir des conséquences plus graves qu'une réunion non réussie», a-t-il souligné, évoquant notamment le danger «d'une prise de contrôle (des islamistes) du Hamas sur la Judée-Samarie (Cisjordanie)» après celle de la bande de Ghaza. M.Olmert a également évoqué les conséquences «catastrophiques» que pourraient avoir, selon lui, «l'affaiblissement, voire la disparition du courant palestinien modéré» emmené par le président palestinien Mahmoud Abbas, du Fatah, qu'il doit rencontrer à Annapolis. Bien qu'Israéliens et Palestiniens ne soient toujours pas parvenus à s'entendre sur une plate-forme commune en vue d'une relance des négociations dans la foulée d'Annapolis, M.Olmert estime possible la conclusion d'un éventuel accord. «Les divergences sont telles qu'il sera possible de les réduire lors de pourparlers intensifs de telle manière que l'on puisse parvenir à un accord», a-t-il estimé. Il prévoit que les négociations qui s'ouvriront après Annapolis «seront difficiles» et dit se rendre à Annapolis «sans s'émouvoir outre mesure». «Il n' y a pas d'émotion, mais une grande concentration», a-t-il souligné. Les négociateurs israéliens et palestiniens tentent, sans succès jusqu'à présent, de parvenir à un document commun sur les contours d'un règlement pour le présenter à Annapolis, achoppant sur les questions clés, à savoir les frontières du futur Etat palestinien, le sort des colonies juives, de Jérusalem et des réfugiés palestiniens. Le Haaretz publie, par ailleurs, hier, sur une page entière, une pétition de soutien à M.Olmert et à la rencontre d'Annapolis, d'universitaires et d'officiers du cadre de réserve, dont 80 généraux, membres du Conseil pour la paix et la sécurité, une association apolitique d'experts. «La rencontre d'Annapolis est une opportunité à ne pas rater (...) La situation actuelle, en l'absence d'un accord négocié, est dangereuse pour les deux peuples et l'ensemble de la région», affirment les signataires.