Le tribunal spécial parrainé par l'ONU et chargé de juger d'anciens responsables Khmers rouges a ouvert sa première séance publique ce mardi à Phnom -Penh où l'ancien commandant d'un centre de torture, Kaing Guek Eav , alias «Douch», devait demander à être libéré. «Douch», 65 ans, avait été emprisonné en 1999 par les autorités cambodgiennes et transféré le 31 juillet dernier au tribunal qui l'avait mis en examen pour «crimes contre l'humanité». Au cours de la séance publique de ce mardi, préalable à un procès l'année prochaine, l'ancien tortionnaire présumé devait faire appel de sa détention, selon la défense. «Douch» a dirigé le tristement célèbre centre d'interrogatoire de Tuol Sleng ( S-21 ) dans la capitale cambodgienne où plus de 16 000 hommes, femmes et enfants avaient été torturés et tués sous le régime ultracommuniste des Khmers rouges (1975-1979). L'ancien tortionnaire présumé est arrivé ce mardi au tribunal, escorté par deux gardes de sécurité. Il est apparu en bonne santé et s'est rapidement assis avec ses deux avocats, tandis que des dizaines de photographes immortalisaient l'événement. «Douch» s'est ensuite levé, joignant les paumes de ses mains dans un geste quasi religieux, alors que les juges lui posaient les premières questions sur son passé. «Cette première audience (publique) revêt une signification importante», alors que «le Cambodge ne s'est pas encore véritablement penché sur cette sombre période de son histoire», a expliqué un porte-parole du tribunal. Quelque deux millions de personnes auraient trouvé la mort sous les Khmers rouges.