Indices n 15 000 enfants errent dans la rue. Un million de mineurs travaillent au noir, dont 300 000 ne fréquentent pas l'école. 800 enfants sont en prison… Encore une fois, les études et les statistiques officielles font état de la dégradation de la situation des enfants dans notre pays. Cette frange fragile nécessite une prise en charge conséquente car il s'agit là de mettre l'ensemble de la société à l'abri des effets préjudiciables que pourrait engendrer cette situation à long terme. Le président de la Fondation de la promotion de la recherche médicale (Forem), Mustapha Khiati,estime important d'accorder tout l'intérêt à l'enfance, proposant «la mise en place d'une loi sur les droits des enfants sans exclusion». Selon lui, Les statistiques officielles de 2006 font état de pas moins de 15 000 enfants errant dans les rues des différentes villes du pays et 21 000 enfants abandonnés, faute d'une prise en charge adéquate. La misère contraint les mineurs à travailler, la plupart des cas dans des conditions pénibles. «Près d'un million d'enfants de moins de 18 ans et 500 000 de moins de 16 ans travaillent, 300 000 d'entre eux ne fréquentent pas l'école» , a encore indiqué M. Khiati, en marge de l'installation, hier, du Conseil scientifique de l'observatoire national des droits de l'enfant. Et d'ajouter : «Environ 9 000 enfants sont maltraités et battus et 800 enfants se trouvent dans les centres de rééducation dont 20 ont été condamnés pour crimes de sang». Le rôle de l'observatoire national des droits de l'enfant (Onde), a rappelé le conférencier, est de défendre ses droits, soulignant que ce dispositif possède des antennes dans 17 wilayas en attendant leur généralisation dans toutes les régions du pays. L'observatoire, a-t-il ajouté, regroupe quelque 300 associations nationales qui activent dans le domaine des droits de l'enfant et entretient des relations de partenariat avec toutes les instances et organisations internationales spécialisées. Le Conseil scientifique de l'observatoire national des droits de l'enfant est composé de 30 membres dont des enseignants universitaires, des psychologues, des sociologues, des juristes et des médecins. Le conseil a pour principales missions d'effectuer des études et des recherches sur des thèmes en relation avec les droits de l'enfant et la promotion du cadre de vie et de défense de cette frange fragile de la société. Il s'agit également, selon M. Khiati, de «définir les priorités pour promouvoir les droits de l'enfance et trouver les solutions adéquates pour la prise en charge de ces problèmes notamment l'enfance abandonnée, assistée, et démunie et promouvoir sa santé». Il a, en outre, annoncé la création prochaine d'un «nouveau réseau maghrébin de défense des droits de l'enfant». La Forem a procédé, en marge de cette cérémonie, à la signature d'une convention avec le syndicat des avocats portant sur la défense et la prise en charge des dossiers de justice des enfants démunis et ce, à titre gracieux.