Le ciel a été généreux dès l'aube avec de fortes pluies qui ont causé des dégâts, empêché les Algérois d'être à l'heure à leur travail et bloqué tous les axes routiers. Par où passer ? La question a taraudé les esprits des Algérois vaquant à leurs occupations tôt ce matin. A 7h, les voyageurs arrivant à la station de bus du 2-Mai, près des arrêts du Cous (transport des étudiants) de Tafourah, ont été pris au piège par des torrents d'eaux qui se déversaient sur la chaussée. Les plus téméraires ont sauté le pas. Mouillés jusqu'aux mollets, ils essayent, tant bien que mal, de se frayer un chemin entre des automobilistes très excités. La circulation est dense. À cette heure-ci, les embouteillages sont rares d'ordinaire, mais aujourd'hui il pleut. Et des minivagues d'eaux arrivent sans discontinuer. Selon des témoins, une canalisation a éclaté au niveau de Tafourah. «Un jet impressionnant sort de la canalisation éclatée. L'eau est éjectée avec une puissance étonnante à une hauteur de un mètre», affirme l'un d'eux. Les autres quartiers d'Alger n'ont pas été épargnés. «Arrivé au Champ-de-Manœuvre, j'ai dû faire demi-tour avec mon véhicule. La route était complètement bloquée par les inondations», nous dit un autre citoyen. «A 7h 10, il était impossible de passer par la rue Hassiba. L'éclatement d'une canalisation d'eau et les travaux dans cette artère principale d'Alger sont à l'origine du blocage.» Ailleurs, à la rue Debbih-Cherif, une dame nous raconte qu'elle a dû passer au milieu des eaux pour descendre vers la rue de Tanger. «Regardez, je suis mouillée jusqu'aux genoux. J'ai dû prendre ma petite fille dans les bras pour la faire passer et la conduire à l'école. Beaucoup de parents n'ont pas laissé leurs enfants aller à l'école aujourd'hui, autrement, ils auraient été emportés par les flots.» Un jeune homme intervient à ce moment-là pour nous informer qu'à cause des inondations une ambulance a dérapé au niveau du Palais du Peuple vers 6h 45. L'ambiance est exécrable cette matinée de dimanche dans les artères de la capitale. La circulation des véhicules se fait au compte-gouttes. Les automobilistes mécontents ne cessent de klaxonner ajoutant à la complexité de la situation, la nuisance sonore. Malheureusement, le constat visuel établi ce matin ne semble pas surprendre les citoyens. A chaque chute de pluies importantes les conséquences sont les mêmes. A défaut d'un système d'évacuation d'eaux efficace, il suffit que les averses soient importantes ou qu'elles durent quelques heures pour que la capitale soit totalement bloquée. Et comme à l'accoutumé, ce n'est qu'après le désastre que les services de la voirie interviennent pour débloquer la situation. Toujours un temps de retard. Pourtant le mois de novembre touche à sa fin, et l'hiver frappe à notre porte, les services de l'Office national de la météorologie ont émis un bulletin spécial hier, stipulant que des pluies «localement assez marquées» et de la grêle toucheront plusieurs wilayas de l'ouest du pays. Et que les cumuls de pluies risquent d'atteindre localement les 30 mm de samedi 21h à dimanche même heure. Selon l'ONM, le mauvais temps risque de persister jusqu'à après-demain (mardi) et des averses importantes sont attendues. Alors à vos bottes citoyens !