Objectifs n George Bush se lance dans un effort diplomatique sans précédent et réaffirme son engagement en faveur d'un Etat palestinien cohabitant avec Israël. Il accueille, aujourd'hui, lundi, les dirigeants palestiniens et israéliens séparément à la Maison-Blanche avant de participer demain mardi aux côtés de représentants d'une cinquantaine de pays à la réunion d'Annapolis. Cette conférence doit donner le coup d'envoi à d'intenses négociations devant conduire à terme à la création d'un Etat palestinien indépendant cohabitant pacifiquement avec son voisin israélien, conformément à la vision d'une administration américaine qui semblait avoir délaissé le conflit israélo-palestinien pour se consacrer à l'Irak et plus récemment au dossier nucléaire iranien. Bush a réaffirmé, hier, dimanche, son «engagement personnel» en faveur de «deux Etats démocratiques, Israël et Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité». Ses efforts risquent toutefois de se heurter à la situation sur le terrain où les colonies, la barrière de séparation et les barrages israéliens ont morcelé la Cisjordanie en îlots isolés et à la méfiance qui règne entre les protagonistes après des années de violence. Négociateurs israéliens et palestiniens se sont montrés en effet incapables de s'entendre sur un document commun servant de base aux négociations de l'après-Annapolis et comportant les grandes lignes d'un éventuel règlement. Faute d'un tel document et devant l'insistance d'Israël de lier tout retrait territorial à des progrès significatifs dans le domaine sécuritaire, les Palestiniens ont dû revoir leurs attentes à la baisse. «Annapolis sera une opportunité de remettre le conflit israélo-palestinien sous les feux des projecteurs. Nous ne nous attendons à rien de plus qu'une reprise immédiate des négociations», a déclaré un conseiller politique du chef de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Il a affirmé que les Palestiniens souhaitaient obtenir en outre un engagement que les négociations envisagées aboutiront en 2008. Il a estimé qu'un succès à Annapolis «renforcera le président Abbas et Olmert», le premier ayant été affaibli par le coup de force de Hamas qui a pris le contrôle de Gaza et le second par les ratés de la guerre au Liban à l'été 2006 et des affaires de corruption qui l'éclaboussent. Les principaux acteurs du conflit, à l'exception du Hamas et de l'Iran, seront présents à Annapolis. L'Arabie saoudite, à l'origine d'une initiative de paix avec Israël réactivée en mars 2007 mais restée lettre morte, sera représenté à la conférence par son ministre des Affaires étrangères. La Syrie participera également à la réunion, affirmant avoir obtenu de Washington qu'y soit abordé son conflit avec Israël sur le plateau du Golan. En Israël, par ailleurs, la police s'est déployée massivement pour empêcher d'éventuels attentats visant à torpiller la réunion d'Annapolis. La situation d'état d'alerte avancé est le degré ultime de préparation avant l'état de guerre. Selon la radio publique israélienne, des milliers de policiers ont été mobilisés.