Objectifs n La Maison-Blanche a tenté vainement de parvenir à une entente minimale sur un document devant servir de base aux discussions de paix. La conférence devant s'ouvrir aujourd'hui, mardi dans une atmosphère de scepticisme quant aux chances de cet effort tardif, étant donné l'opposition à laquelle sont confrontés Olmert et Abbas chez eux, leur faiblesse respective, la division des Territoires palestiniens et la complexité des différends quand il faudra entrer dans les détails d'un règlement, sur Jérusalem, les frontières d'un Etat palestinien ou le retour des réfugiés par exemple. Bush, Olmert et Abbas ont justifié leur relatif optimisme en invoquant le soutien international à ce nouvel effort et la présence à Annapolis des pays arabes, à commencer par celle d'acteurs aussi importants que l'Arabie saoudite et la Syrie. «Cette fois, c'est différent», a dit Olmert. Abbas a, quant à lui, fait part des «grands espoirs» qu'il plaçait dans la conférence. Les pays arabes influents ont, de leurs côtés, exprimé un optimisme prudent sur les perspectives de paix au Proche-Orient et ont insisté sur leur unité. Signe de succès pour la diplomatie américaine, 16 Etats arabes qui, pour la plupart, ne reconnaissent pas l'Etat d'Israël, doivent participer à cette réunion. Il s'agit à Annapolis, non pas de trouver un règlement, mais de permettre l'ouverture des premières négociations de paix formelles depuis environ sept ans, avec l'objectif de parvenir à ce règlement en 2008 et, à terme, à la création d'un Etat palestinien coexistant en paix aux côtés d'Israël. La Russie s'est ainsi dit prête à organiser une réunion sur la question israélo-palestinienne à Moscou pour poursuivre le travail entamé à Annapolis, a indiqué le ministre russe des Affaires étrangères. A la veille de cette conférence, Bush a reçu séparément à la Maison-Blanche le Premier ministre israélien et le président de l'Autorité palestinienne et tous trois se sont dit confiants dans le succès d'Annapolis, malgré un scepticisme largement répandu. Bush, accusé d'avoir négligé la question pendant sept ans pour se concentrer sur l'Irak, s'est fortement impliqué pour le succès de cette conférence à bientôt un an de la fin de sa présidence. Il a réaffirmé son «engagement personnel» à œuvrer à un règlement et à la création d'un Etat palestinien. Mais les négociateurs israéliens et palestiniens confortaient les sceptiques en continuant à batailler sur le contenu d'un document sur lequel ils s'échinent depuis plusieurs jours et qui servirait de base aux négociations de paix. «Il reste du travail à faire et des efforts sont déployés, mais, jusqu'à présent, nous ne sommes pas parvenus à un accord», a déclaré le négociateur en chef palestinien Ahmad Qoreï après une session de discussions avec la ministre israélienne des Affaires étrangères. «Les discussions vont se poursuivre», a dit Qoreï. Parvenir à la création d'un Etat palestinien et à sa coexistence pacifique avec Israël «requiert de difficiles compromis et les Israéliens et les Palestiniens ont élu des dirigeants déterminés à les faire», a dit Bush.