La Casbah n Les pluies diluviennes de ces derniers jours ont plongé les habitants de La Casbah dans un véritable désarroi et ont mis à nu la défaillance des autorités locales le jour même des élections. De la rue Hocine-Bourahla, en passant par Rabah-Semara, sans oublier la rue Nefissa, les habitants ne semblent pas très intéressés par le renouvellement des APC et des APW prévu pour, aujourd'hui, jeudi. En effet, les bureaux de vote de cette localité étaient rarement sollicités en cette journée pluvieuse et agitée. Qu'ils soient jeunes ou vieux, ils sont beaucoup plus préoccupés par le risque d'effondrement qui peut surgir à tout moment, d'autant plus qu'on n'est qu'à la fin de l'automne et que l'hiver s'annonce déjà difficile à surmonter dans cesdits quartiers où plus de12 bâtisses sont classées par le CTC dans la catégorie rouge. «Les élections locales ne changeront absolument rien à notre quotidien», dira Mme Fatiha T. qui nous invite à entrer dans sa «douera» qu'elle partage avec 12 autres familles. A l'intérieur, le constat est édifiant. La maison est entièrement inondée. Et telle une fatalité, elle ne peut échapper à un effondrement inévitable, au vu de l'état de délabrement avancé que nous avons constaté. Cela n'est de toute évidence que le résultat de l'indifférence et l'absence flagrante des autorités qui font dans le bricolage. En effet, les autorités ont promis à maintes reprises de reloger ces habitants qui sont en danger imminent, notamment après le séisme de 2003 qui a davantage fragilisé ces bâtisses aussi vieilles que la capitale. Mais ces promesses sont restées lettre morte même avec l'embellie financière dont jouit notre pays aujourd'hui. «Un large pan de la maison voisine s'est effondré sous la force de l'eau qui a envahi ses moindres recoins. Ces propriétaires ont dû transférer leurs affaires chez des voisins», affirme notre interlocutrice qui était témoin, il y a deux jours, de l'effondrement d'une maison à la rue Nefissa. L'inquiétude de cette famille est d'autant plus grande que les maisons mitoyennes sont réellement menacées d'effondrement. Avec cet hivernage qui s'est montré épouvantable pour ces familles et l'obsession d'un avenir incertain, il n'est pas étonnant que le devoir électoral soit le dernier de leurs soucis.