Résumé de la 1re partie n Dans une séance d'hypnose, le colonel Delmas fait revenir la jeune Madeline, âgée aujourd'hui de 22 ans, à l'époque où elle en avait 7 pour connaître la raison de sa phobie. Les personnes présentes font entendre un murmure d'étonnement. Est-il possible que Madeline, qui va se marier à la fin de l'année, soit en train de revivre une scène qui l'a effrayée quinze ans auparavant ? Apparemment oui ! Le colonel Delmas semble satisfait de ce résultat. Mais il a sa petite idée : — Madeline, ce vilain chat de la famille Dumirail est reparti. Il vous a fait peur. Maintenant, vous allez essayer de retrouver d'autres chats qui ont pu marquer votre enfance. Remontez dans le temps, Madeline... N'ayez pas peur. Madeline a repris une respiration plus calme. Delmas l'encourage avec le même ton très doux et très paternel : — Madeline, vous êtes très jeune. Vous allez essayer de retrouver le premier chat dont vous ayez le souvenir. Vous êtes jeune, de plus en plus jeune. Vous voyez un chat ! C'est la première fois que vous voyez ce genre d'animal ! Madeline se tortille soudain, se débat. Son attitude est étonnante. A la place de la jeune fille élégante qui s'est assise quelques instants plus tôt sur le fauteuil capitonné, l'assistance a l'impression de voir un bébé qui s'agite convulsivement. Madeline ne parle plus, elle laisse sortir de sa bouche une sorte de vagissement. Quelqu'un dit : — On dirait un bébé qui a peur ! La mère de Madeline s'écrie : — Mon Dieu, c'est vrai, c'est tout à fait comme ça qu'elle criait quand elle avait... Quand elle avait six mois à peine. Je reconnais l'espèce de petit sanglot. Madeline ! Delmas intervient : — Inutile de l'appeler. Elle ne réagira qu'au mot code que je lui ai donné au départ. Madeline, pour l'instant, continue à se débattre. On dirait qu'elle essaie de chasser quelque chose qui lui pèse sur la poitrine. Sa mère pousse un cri : — Ah ! Ça y est ! Je me souviens ! J'ai compris pourquoi elle a horreur des chats ! C'est incroyable. Réveillez-la, colonel, je vous en prie. Delmas essaye d'interroger Madeline mais elle ne peut répondre que par ce vagissement, ce cri de peur d'un bébé de six mois ! Rien d'autre à en tirer, et toujours ses gestes pour enlever un poids qui lui pèse sur la poitrine. — Abricot ! A la seule mention de ce bruit, Madeline ouvre les yeux. Elle semble tout étonnée de se voir assise en biais, tout de travers. D'un geste de la main, elle remet de l'ordre dans ses longs cheveux blonds qui sont un peu mouillés de sueur : — Qu'est-ce qui s'est passé ? J'ai rêvé... J'ai rêvé que j'avais un gros chat noir sur la poitrine. Sa mère l'interrompit : — Mais oui, ma chérie, je me souviens très bien. Quand tu avais à peine six mois, je t'avais laissée dans ton berceau et, quand je suis revenue voir si tu dormais bien, j'ai trouvé un gros chat noir inconnu couché sur ta poitrine. Il était entré par la fenêtre ouverte. Il avait dû être attiré par la chaleur de ton corps. Et peut-être aussi par une odeur de lait frais... Si je n'étais pas arrivée, il t'aurait sans doute étouffée. J'ai eu une de ces peurs... Delmas explique : — Madeline, c'est sans doute de ce moment-là que vient votre phobie des chats. Vous revivez chaque fois le moment où le chat noir inconnu était en train de vous étouffer. (à suivre...)