Résumé de la 2e partie n Le colonel Delmas a réussi avec succès sa première expérience d'hypnotisme avec Madeline. Renouvellera-t-il son expérimentation avec d'autres sujets ? L'assistance convaincue applaudit. Et il faut bien dire que, par la suite, Madeline Daremont parviendra de nouveau à accepter et même à caresser les chats qui croiseront sa route. Les expériences du colonel Delmas l'amènent un jour à se poser une question intéressante : Je parviens à faire régresser la plupart des sujets jusqu'à leurs premières sensations. Celles qui suivent presque immédiatement la naissance... Le processus est toujours le même : accompagnement et la persuasion. Et si j'essayais de remonter plus avant encore dans le temps ? Pourrait-on obtenir des «souvenirs» du fœtus dans le ventre de sa mère ? — Mon cher Delmas, je me demande comment le fœtus pourrait exprimer ses sensations intra-utérines. Le langage risque d'être plus que sommaire… Mais Delmas est un expérimentateur-né. Lors d'une séance particulièrement spectaculaire, il pousse le sujet endormi à remonter au-delà des souvenirs des premiers jours : — Vous remontez le temps, Jérémie. Vous allez au-delà de la naissance. Où êtes-vous ? Au grand étonnement des assistants, Jérémie Longueval, le sujet endormi, change soudain de voix. Il se met à parler comme un vieillard et dit : — Je suis très malade ! Je vais mourir ! Je suis seuI, dans la neige ! J'ai froid ! — Où êtes-vous, Jérémie ? — Je suis en Russie, avec l'Empereur. Nous essayons de rentrer en France. Quelqu'un comprend : — Un grognard ! Jérémie est devenu un grognard de l'Empire. Pendant la retraite de Russie ! C'est fantastique. — Jérémie, comment vous appelez-vous ? — Simon Dieulafoi ! Je suis caporaI. J'ai été blessé d'un coup de sabre. Je vais mourir. La séance laisse les spectateurs en larmes. Jérémie-Simon a donné des détails particulièrement impressionnants sur son agonie là-bas dans les neiges lointaines. Il a décrit les corbeaux qui attendent sa mort pour le dépecer... Jérémie serait-il la réincarnation d'un grognard ? Quelqu'un propose : — On pourrait retrouver sa trace dans les archives de l'armée. Ça ne devrait pas être trop difficile ! On retrouvera effectivement la trace du grognard Dieulafoi, disparu dans les neiges russes. Après avoir longuement essayé les retours vers d'anciennes incarnations, Delmas a une toute nouvelle idée : — Et si, au lieu de remonter vers le passé, on essayait d'aller vers l'avenir ? — Pour connaître nos futures réincarnations ? Mon cher Delmas, vous êtes d'une audace ! Cela touche à la nature même de l'existence de Dieu. L'église catholique n'appréciera guère ! Mais rien n'arrête le colonel Delmas. Un autre soir, en 1913, il interviewe un autre candidat endormi. — Vous êtes en 1915, Samuel, que faites-vous ? — Je suis à la guerre ! La réponse glace d'effroi : la guerre, si proche ? C'est donc vrai ! A présent, vous êtes en 1918, Samuel, que faites-vous ? Samuel répond : — Qui êtes-vous ? Je ne vous connais pas ! — Je suis le colonel Delmas ! Le colonel Delmas ! Impossible : il est mort depuis deux ans. Le colonel Delmas blêmit : il a compris. Il sera effectivement tué à Verdun en février 1916, trois ans presque jour pour jour après cette séance d'hypnose.