Le monde bouge, il innove en matière de travaux publics et de bâtiment. Les pays du monde et ce n'est pas seulement les pays très développés (même les pays arabes et ceux du tiers-monde utilisent les nouvelles technologies pour la réalisation des grands projets). Ce n'est pas du tout le cas en Algérie. Quand on ambitionne de rendre un pays moderne et développé, on doit recourir à des matériaux sophistiqués et à des engins puissants. Comment par exemple pouvoir construire un million de logements, que nos responsables ambitionnent de réaliser en 5 ans, sans se doter d'un nouveau matériel moderne et sans faire appel aux nouvelles technologies pour perfectionner le travail et gagner du temps ? Mais cette logique semble devenir «illogique» en Algérie où la plupart des chantiers lancés ici et là sont toujours réalisés avec les moyens du bord et le bricolage. Une tournée dans les plus grands chantiers d'Alger nous montre qu'aucun n'utilise les nouvelles technologies et les nouveaux matériaux de construction et de travaux publics concernant par exemple l'échafaudage, le béton, le briquetage et la finition. Le maçon algérien continue de préparer son béton à la pelle et utilise un échafaudage traditionnel qui ne répond à aucune mesure de sécurité. Les engins (grues, bétonnières, pelles mécaniques, bulldozers…) sont tous en panne et très anciens. L'entrepreneur algérien est souvent dépourvu de moyens. «Les plus importants ont quelques brouettes et un simple camion pour le transport du matériel. Même les ouvriers chinois que nous croyions qualifiés, procèdent de façon moyenâgeuse.»