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Cinquante ans déjà
LE METRO D'ALGER
Publié dans L'Expression le 27 - 03 - 2004

La première ligne de métro apparaît vers 1863 à Londres, et 1900 à Paris.
Ce chemin de fer souterrain ou parfois aérien desservant les quartiers des métropoles et leurs environs, ainsi que ses installations, a fait ses preuves dans les grandes capitales puisqu'on assiste à un développement, tout aussi intensif qu'extensif en lignes secondaires ou complémentaires. Leur développement et leur modernisation se poursuivent tant en créativité qu'en innovation de pointe, dans les pays au-dessus de la Méditerranée. Certaines lignes sont devenues le miroir du développement touristique, tellement la création est avant-gardiste. C'est aussi un moyen de transport rapide de masse desservant plusieurs points opposés des grandes villes et de leurs banlieues, sans difficultés apparentes, à travers des agglomérations de plus en plus encombrées.
Les lignes en général sont souterraines, mais beaucoup de pays utilisent des structures aériennes avec des plates-formes indépendantes donnant sur la voie publique. La première ligne de métro se situe aux environs de 1863 à Londres et vers 1900 à Paris. Les viaducs sont utilisés parfois pour enjamber les cours d'eau. Restent l'énergie et le matériel roulant, option est faite selon les moyens dont dispose chaque pays. Certaines grandes villes du pourtour méditerranéen possèdent déjà leur métropolitain : Barcelone, Marseille, Milan, Rome, Athènes, Istanbul, pour ne citer que quelques-uns. D'autres pays du tiers-monde, disposant de la manne pétrolière ou non, ont résolu ce problème en installant leur métropolitain.
Origine du métro à Alger
Le projet de métro à Alger a fait son apparition en 1954. Il a été revu et corrigé en 1956 (archives de la wilaya d'Alger). Mais ce n'est qu'au début des années 80, que l'Assemblée populaire de la wilaya d'Alger s'est penchée sur ce problème crucial qu'était le transport public de voyageurs dans la capitale, et les subventions allouées à la Rsta.
Une requête, sollicitant une attribution financière dans le cadre du budget complémentaire de l'APW d'Alger au profit du service des archives, emmena deux élus à lui rendre visite. Outre la documentation digne d'intérêt, il y avait entre autres des cartes de la capitale datant de plusieurs siècles et tant d'autres pièces de valeur. Ce qui amena les élus à plus d'attention à ces ouvrages. Mais c'est dans un tiroir que furent découvert deux rouleaux de papier portant projet de réalisation du métro d'Alger.
La commission administrative et financière se pencha sur ce cas précis d'intérêt public, pour études et présentation en assemblée générale de l'APW. Soutenue par le conseil de coordination de l'époque, le projet a été adopté par le gouvernement et inscrit au plan quinquennal, bien que ce dernier venait d'être adopté il y a quelques mois.
Pendant la durée de ce mandat, aucune suite utile ne fut prise bien qu'il était prévu une finalité pour 1985.
Les élus de l'époque, connaissant la configuration de la capitale, avaient proposé un plan en demi-feuille de vigne: départ de Bouzaréah jusqu'à Bordj El-Kiffan en ligne aérienne, passant par les boulevards. Puis des bretelles alimenteraient le centre-ville et les hauteurs. Eventuellement, une ligne complémentaire aérienne, fermant la boucle, partant de Chevalley, rejoindrait l'aéroport avec des bretelles faisant la jonction avec les lignes primaires. Ce projet, finalement, n'a pas été retenu puisqu'un rajout El Biar-Centre-ville à été retenu, s'annexant au plan initial. Plus tard , au fil du temps, d'autres projections connurent le jour.
Aujourd'hui, la ligne numéro 1 reliera Haï El-Badr à Oued-Koriche serait de 12,5 km (1). Elle comporterait 16 stations dont deux seront utilisables comme correspondances. Mais le projet dans son ensemble totaliserait 56 km avec 54 stations. Il déverserait les lignes Haï-El Badr-Oued Koriche, Grande Poste-Bab Ezzouar, Hussein Dey- Aïn Allah.
La ligne numéro 1 représenterait l'axe prioritaire, vu qu'elle traverse un secteur assez chargé de la capitale. Elle est prévue en souterrain sur 9,2 km avec 10 stations à réaliser. Une extension sur 3,5 km jusqu'à Oued Koriche est aussi prévue avec la réalisation de six stations selon les techniciens en charge du projet.
Or, en l'état actuel, seul le tracé Emir Abdelkader-El Hamma est en voie de finition (du Jardin d'essais à la cité Mer et Soleil). Ce tracé, en lui-même, long de 4 km comportera 4 stations.
On laisse entendre que la première ligne sera achevée fin 2007 (2). Qu'en sera-t-il pour les équipements (voies ferrées, signalisation et aération, rames de métro, etc.).
Les années passent et les coûts prennent de l'ampleur à un tel degré que tout retard rendra ce projet chancelant.
Depuis 1980, nombreux sont les ministres des Transports qui se sont succédés, et qui ont porté une attention plus ou moins particulière à ce projet digne d'intérêt, à la mode il est vrai, mais pour une capitale qui croule sous le poids de l'absence de transports terrestres cohérents. Les citoyens sont les seuls à avoir payé pour cette lenteur démesurée.
Il va sans dire que le dossier du métro revenait sur la scène politique, sans grand effet de réalisation. Et pourtant, chaque ministre nouvellement installé (3) avait un oeil sur ce projet. Des inspections inaugurales se sont succédées, mais sans suite palpable. Est-ce que c'est la décision politique qui le reléguait comme priorité secondaire, voire tertiaire ? Il n'est pas le seul. D'autres projets aussi importants pour la capitale que sont l'aéroport, les téléphériques ainsi que les escaliers mécaniques desservant les hauteurs d'Alger vers le Front de mer, ont connu le même sort. Enfin, des ressources financières finirent par être accordées dès les années 90. Ce qui permit le lancement du projet.
Aujourd'hui, on laisse entendre que le tronçon en cours de réalisation sera fonctionnel dans 30 mois (4).
Alger étouffe
L'Algérois et l'Algéroise étouffent. On peut parler avec éloquence qu'Alger est bien desservie en matière de transports publics, vu le nombre de bus et de microbus en circulation. Les taxis collectifs, dits de place, sont très nombreux. Est-ce que le problème est réglé? Vu l'insuffisance d'aires de stationnement, la coordination, la régulation et le contrôle rigoureux deviennent impossibles. Chaque véhicule est maître de sa destinée.
En économie, les transports sont classés parmi les services. Leur coût joue un rôle prépondérant dans le calcul du prix de revient, ainsi que du prix de vente. Il faut avoir à l'esprit qu'il faut aussi penser économie.
Donc, la large gamme de transports en commun à Alger existe. Mais est-elle appropriée et suffisante?
Pour satisfaire la demande du public, il faudrait permettre à celui qui les emprunte de rejoindre ses vacations dans des délais impartis. Ne parlons pas du prix de revient des transports en commun avec une correspondance, qui varie entre 60 et 100 dinars/jour (Bouzaréah-Audin). Avec les désagréments de l'heure, l'Algérois sait quand il prend le transport, mais ne peut prévoir quand il arrivera à destination. Un exemple : partant à 14 heures de Ben Omar vers Bouzaréah avec correspondance, ce voyage a duré 2 heures pleines.
A cela il faut ajouter les surcharges jusqu'à ne plus pouvoir respirer. Le voyageur est parfois malmené à un tel degré, qu'il attend avec impatience l'arrivée à destination. L'irritation devient coutume et les incidents aussi. Les transports clandestins eux aussi existent. Mais c'est le prix qui flambe : 200 DA pour un trajet : Air de France-El Biar: SH.
Certains chauffeurs non détenteurs du permis de place, s'adonnent à de véritables rallyes. Certains accidents spectaculaires l'ont démontré. La gestion archaïque des transports de voyageurs, la circulation routière, l'encombrement des routes étroites qui croulent sous l'intensité du pneumatique, contribuent à l'irritation de l'utilisateur. Ne citons pas les urgences et certains besoins exprimés, qui ne peuvent s'exaucer, faute de possibilité de se faire transporter.
L'aménagement de stations fixes et l'indication de différentes directions pourraient orienter le voyageur.
Dans l'évolution explosive de la capitale, l'Algérois ne se retrouve pas dans ce développement. Parmi les problèmes vus au quotidien, nous pouvons citer : la vie chère, le logement, le chômage et le transport qui sont dans la course au quotidien...
Avons-nous tenu compte de l'évolution démographique de la population, par exemple? La saturation des rues par les piétons ainsi que par les véhicules en tout genre, laisse à réfléchir. Le transport dans sa forme actuelle fait la fine bouche. Les taxis de place, les bus, les microbus s'agglutinent, se poursuivent , se dépassent, changent d'itinéraires sans se soucier du passager. Ils se fraient un passage fortuit à qui mieux mieux, ce qui fait penser à un véritable concours, sans objectifs apparents.
Nombreux sont les spécialistes d'expérience accréditée, qui se sont penchés sur la question du transport en métropole. Parmi les solutions trouvées, le rail sous toutes ses formes. Le métro, d'où le métropolitain a pris de l'ampleur dans les grandes villes, afin de pouvoir satisfaire les grandes masses. Chez nous, les idées sont louables, mais le train tarde à venir.
D'autres modes de transport pourraient contribuer à réduire l'engorgement de la capitale, mais ils sont restés lettre morte. Les sommes budgétisées ont été orientées vers d'autres cieux. Il était de bonne guerre de laisser des projets aussi importants à ceux qui viennent après.
Il est vrai que la configuration actuelle de notre capitale ne se prête guère à des travaux de ce genre. Mais d'autres pays, connus pour la sismicité de leur région, avec des reliefs très accidentés ont résolu leurs difficultés de base (5). Gageons que pour une fois, pour ce projet, les délais pour lesquels les réalisateurs se sont engagés, seront respectés même pour une courte distance.
Le commun des mortels, traversant la rue, regarde avec curiosité cette bouche de métro. Il garde en lui-même l'espoir de l'utiliser un jour. Gageons encore une fois que fin 2OO7 sera la fin du bout du tunnel, car le mensonge ne doit pas se transformer en vérité.


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