Difficulté n La situation des mines en Algérie est très complexe, puisqu'à celles disséminées par l'armée française sont venues se greffer des milliers d'autres enfouies par les groupes armés durant la décennie de terrorisme. Sitôt les plans des mines antipersonnel réceptionnés des mains des autorités françaises qui les détiennent depuis la Guerre de Libération, un vaste programme de déminage est mis en place par les autorités aux frontières est et ouest où sont encore disséminés des millions de ces engins de la mort. Le coup d'envoi officiel de cette opération qui devra bannir à jamais les mines sur le sol algérien a été donné hier, vendredi, par Le ministre de la Solidarité nationale, à partir de la wilaya de Souk Ahras. Ce programme a été rendu possible, a souligné Djamel Ould Abbas, à la faveur de la réception par l'Algérie de la carte des champs de mines enfouies et éparpillées le long des frontières avec la Tunisie et le Maroc plus précisément au niveau des lignes Challe et Morice. Le ministre a également installé, à cette occasion, les membres de la commission chargée de l'exécution de ce programme de déminage des champs et sites infectés avant de se rendre dans la daïra de Taoura où elle a visité une école dans laquelle des mines anti-personnel ont été découvertes lors de travaux d'extension de cet établissement éducatif. Pas moins de 11 millions de mines antipersonnel ont été enfouies par l'armée française le long des frontières avec le Maroc et la Tunisie dans le feu de la Guerre de Libération nationale pour empêcher l'acheminement des armes de ces deux pays vers les maquis de l'ALN. A l'indépendance, les autorités se sont attelées au nettoyage des zones infectées. Au prix d'énormes efforts et de sacrifices (de nombreux artificiers y ont laissé leur vie), les unités du génie de l'ANP ont réussi à détruire une grande partie de ces engins de la mort (8 millions, selon des chiffres officiel). Un résultat rendu possible grâce également à la coopération d'Etats étrangers, l'Ex-URSS et le Canada notamment. De nombreuses entraves, liées à la nature du relief et, surtout, à l'obstination de l'ancienne puissance coloniale de remettre aux autorités algérienne les plans de dissémination ont fait que trois millions de mines demeurent toujours enfouies, constituant une source de danger permanent pour les habitants des régions frontalières (El-Tarf, Tébessa, Souk Ahras, Naâma, Tlemcen, Béchar….). Les victimes de ces mines depuis 1962 se comptent par milliers, en l'absence de chiffres officiels et exacts. Ces dernières, quand elles ne décèdent pas, sont estropiées. Une grande partie d'entre elles sont des enfants, généralement des bergers de ces régions. L'attitude énigmatique de la France a été dénoncée publiquement par le président de la République en novembre 2005 lors de la cérémonie de clôture de l'opération de destruction des derniers stocks de l'ANP en mines antipersonnel, conformément à la convention d'Ottawa, ratifiée par l'Algérie en 2000. La convention, pour rappel, enjoint, à tous les pays signataires de se débarrasser de toutes sortes de mines présentes sur le territoire, que ce soit celles enfouies sous le sol, ou celles stockées par les armées. La situation des mines en Algérie est, cependant, très complexe, puisqu'à celles disséminées par l'armée française sont venues se greffer des milliers d'autres enfouies par les groupes armés durant la décennie de terrorisme.