Le président de la République, présidera, aujourd'hui à Hassi Bahbah, la cérémonie de clôture de l'opération de destruction des mines antipersonnel. Une fois de plus, et pour l'avant-dernière fois, le polygone central de l'air de Hassi Bahbah va être au rendez-vous de l'opération de destruction des mines antipersonnel, arsenal de guerre détenu par l'armée algérienne. Cette opération qui se poursuivra jusqu´au 30 avril 2006 permettra à l'ANP de détruire 150.050 mines antipersonnel et à l'Algérie d'honorer ses engagements pris lors de la signature de la Convention d'Ottawa, et qui permettra aux 142 Etats signataires de se débarrasser d'une centaine de millions de ces engins de mort. La première de ces opérations s'est déroulée à Hassi Bahbah, le 24 novembre 2004, et a permis la destruction d'un premier lot de 3030 mines antipersonnel. La présence du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, du chef d'état-major, Ahmed Gaïd Salah, du commandant de la 1re Région militaire, de parlementaires, de membres du comité interministériel de suivi de l'opération, des cadres supérieurs de l'armée, ainsi qu'un grand nombre d'observateurs étrangers, représentants d'ONG et attachés de défense accrédités à Alger, avait renseigné sur l'intérêt que porte l'Algérie à cette opération. Dans son discours d'allocution prononcé à l'occasion de la cérémonie, le président de la République avait précisé que «l'Algérie a souffert et continue de souffrir à ce jour des ravages provoqués par les mines antipersonnel». Il a précisé que l'Algérie se trouve infectée par trois types de mines. Les premières mines datent de la fin de la Seconde Guerre mondiale, les secondes, plus dangereuses et plus mortelles, car disséminées à l'est et à l'ouest du pays, sont le fait de l'armée coloniale française, qui, le long des lignes Challe et Morice, ont placé l'équivalent de 10 millions de mines qui continuent de tuer à ce jour. Des campagnes de déminage avaient permis, entre 1963 et 1988, d'éliminer 7819.120 mines et de nettoyer 50.000 hectares de terres arables. Le troisième type de mines antipersonnel qui continue encore à faire annuellement des victimes est le fait des groupes armés, qui à partir de 1992, ont commencé à semer des milliers de mines artisanales sur le passage des militaires et autour de leurs zones de repli dans les maquis islamistes. Ces mines répondent à la définition des mines antipersonnel telle que formulée par les dispositions de la Convention d'Ottawa et sont considérées comme des engins de mort. Le chef d'état-major Ahmed Gaïd Salah avait estimé alors que l'armée coloniale avait posé «onze millions de mines le long des frontières est et ouest pour former des barrages électrifiés sur une longueur de 2531 km et une superficie de 55.682 ha (...). Néanmoins, il resterait encore trois millions de mines, toujours enfouies sur une superficie de 5676 ha». Il avait précisé aussi: «La première opération (du 24 novembre 2004, Ndlr) permet la destruction d'un premier lot de 3 030 mines antipersonnel. Cette opération sera suivie par d'autres jusqu'à épuisement, avant le 30 avril 2006, terme conventionnel, du nombre de 150.050 mines sur un stock total de 165.080 mines. Les 15.030 mines seront destinées à la formation des techniques de destruction.» Par-delà ce geste fort symbolique de destruction de la quasi-totalité de son arsenal de guerre, l'armée algérienne veut donner des signaux clairs vis-à-vis de ses nouveaux partenaires militaires à l'ONU et à l'Otan. Signaux forts d'une armée pacifique et qui lorgne déjà à l'horizon 2007, du côté des nouvelles missions humanitaires et de maintien de la paix dont elle pourra être très certainement investie sous l'égide de deux institutions politique et militaire internationales.