Le directeur de la CIA, Michael Hayden, qui a reconnu la destruction en 2005 d'enregistrements vidéo d'interrogatoires de suspects d'Al-Qaîda, a été auditionné, hier, mardi, au Congrès alors que la Maison-Blanche réaffirmait que les Etats-Unis ne pratiquaient pas la torture. Rien n'a filtré de cette réunion à huis clos de la Commission du renseignement du Sénat américain. Une réunion similaire devait suivre ce mercredi à la Chambre des représentants. «Ce que je peux dire, c'est que tous les interrogatoires ont été légaux et qu'on en a entièrement rendu compte au Congrès des Etats-Unis», a dit à la presse la porte-parole de la Maison-Blanche, Dana Perino. «Les Etats-Unis ne pratiquent pas la torture», a-t-elle assuré. L'annonce de la destruction des vidéos a provoqué une polémique liée à la possibilité que la CIA ait caché ces bandes au Congrès, à la commission d'enquête sur les attentats du 11-Septembre et à des juges, et qu'elle les ait détruites dans l'intention de faire disparaître des documents pouvant être utilisés pour dénoncer les méthodes de la CIA comme de la torture. Un ancien agent de la CIA, John Kiriakou, a révélé, lundi, que l'un des suspects dont les interrogatoires avaient été enregistrés et détruits, Abou Zoubaydah, avait été soumis au simulacre de noyade («waterboarding»), une méthode dénoncée par ses détracteurs comme un acte de torture. La Maison-Blanche a refusé de dire si le simulacre de noyade relevait ou non de la torture parce que l'administration, depuis la confirmation officielle en 2006 de l'existence d'un programme secret d'interrogatoire et de détention de la CIA, ne s'exprime pas, par principe, sur les méthodes employées. Elle a aussi refusé de dire si, comme le rapportait la presse, l'administration avait peu insisté à l'époque pour que les vidéos ne soient pas détruites.