Cacophonie n Mal ou pas informés, beaucoup de jeunes se sont trompés sur la nature du projet. Ce qui a contribué à le retarder, privant de nombreux chômeurs de l'espoir d'un travail. Au départ, c'était une promesse électorale. Abdelaziz Bouteflika, candidat pour un deuxième mandat à l'élection présidentielle en avril 2004, s'est engagé à faire réaliser 100 locaux à usage professionnel et artisanal par commune. Ce projet devait générer quelque 300 000 emplois au minimum. Le coup d'envoi a été donné au cours de la même année. L'enveloppe financière nécessaire a été inscrite dans la loi de finances complémentaire 2005 et loi de finances 2006 et le décret exécutif fixant les modalités de la mise à disposition des locaux a été signé en octobre de l'année dernière. Les moyens financiers et le cadre juridique existent, mais il semble que cela est insuffisant. En septembre 2007, les 154 000 locaux programmés sont à 20% réalisés. Dès décembre 2006, en guise d'explication, on avait évoqué un «léger retard». Parallèlement, les responsables du projet soulèvent une autre préoccupation. D'après eux, il ne suffit pas de construire les locaux, mais il faut encore résoudre la problématique de l'affectation. Tout le monde parle de «locaux commerciaux», ce qui est faux. Résultats : les jeunes promoteurs postulent pour des projets de vente des fruits et légumes au moment où les locaux sont exclusivement réservés aux activités créatrices de richesses et d'emplois. Autre idée reçue : les «garages» iront aux chômeurs. L'affirmation n'est vraie que dans un sens. Pour en bénéficier, il faut être, non seulement sans travail, mais aussi avoir une qualification (diplôme) et surtout présenter un projet sérieux auprès d'organismes de promotion de l'emploi, à l'exemple de l'Ansej. Trouver des personnes éligibles n'est finalement pas chose facile. C'est pour cette raison que sur les 30 200 locaux réalisés, selon le dernier bilan disponible, seuls 3% ont été attribués. Plusieurs acteurs s'accordent à dire qu'il faut faire un effort pour mieux informer les personnes concernées de la véritable nature du projet.