Marges bénéficiaires, subventions et livraisons seront les maîtres mots du débat. Le problème de «communication» qui serait à l'origine de la crise, va-t-il être surmonté ? Des questions récurrentes qui risquent de lasser un citoyen capable d'aller chercher sa dose de calcium quotidienne non pas dans l'œuf car son prix vient d'augmenter, mais dans les épinards aussi riches en calcium et disponibles dans les champs. Dans le dernier épisode du feuilleton en cours, les producteurs de lait privés déclarent ne plus être en mesure d'assurer la production du lait subventionné (en sachet). Dans un communiqué rendu public hier, la Cipa (Confédération des industriels et producteurs algériens) souligne qu'«asphyxiés financièrement par le poids de leurs dettes tant bancaires que commerciales, décrédibilisés auprès de leurs fournisseurs locaux et étrangers, angoissés par l'absence de lisibilité de leur profession et se retrouvant en situation de rupture de stocks, les producteurs laitiers, à leur corps défendant, déclarent unanimement leur incapacité de poursuivre (cette activité)». Ainsi, pour les reproches émis par la Cipa, on prend les mêmes et on recommence. Insuffisance du niveau de la subvention, retard dans le règlement de cette même subvention, rupture des stocks de poudre de lait, et défaillance de l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) dans la livraison de cette matière première. Les réponses à ces critiques ont été données par le Dr Mohamed Tahar Benyoucef, directeur général de l'Onil (Office national interprofessionnel du lait et des produits laitiers). Invité de la Chaîne III ce matin, ce dernier a tenté de remettre les choses au point et de donner un aperçu sur les problèmes du lait vus par l'Onil. Au sujet de la subvention de l'Etat pour les producteurs de lait (15 DA par litre), et le retard dans le règlement estimé à plus de 3 milliards de dinars, M. Benyoucef dégage la responsabilité de l'office. «Le Conseil interministériel du 20 octobre a décidé de continuer de verser cette subvention pour les mois de septembre et octobre. Et à partir de novembre, l'Onil a été chargé d'approvisionner et de fournir la matière première aux laiteries privées et publiques.»Le retard enregistré datant d'avant la création de l'office. S'agissant de la rupture du stock de la poudre de lait, l'intervenant dément catégoriquement l'information : «Nous disposons actuellement d'un stock suffisant aussi bien pour les laiteries publiques que pour les laiteries privées. Et nous avons contracté un volume très important qui va nous permettre d'aller très loin jusqu'au mois de mai. Ce qui va permettre de combler les besoins mensuels des laiteries privées et publiques pour 4 ou 5 mois», précisant que les besoins des laiteries publiques et privées tournent autour de 8 500 tonnes par mois de poudre. Alors où se situe le problème ? Où est le point de discorde puisque l'office est là pour distribuer aux producteurs une poudre de lait abondante ? Pour M. Benyoucef c'est plus un problème de communication ! «Dès le mois d'octobre, nous avons saisi les deux ensembles de laiteries, les filiales de Giplait et la Cipa pour leur demander d'exprimer leurs besoins. Giplait a répondu d'une manière claire. Pour la Cipa ce n'est pas le cas.» Et d'ajouter : «Par rapport aux laiteries privées nous avons envoyé un canevas pour exprimer les besoins et aujourd'hui nous avons convenu d'une réunion avec la Cipa pour passer à l'action. Il y a même un projet de convention qui sera même discuté ensemble et de convenir non seulement d'un prix de rétrocession, un prix subventionné, mais également l'adoption du projet de subvention.» Donc, à la faveur de cette réunion, la crise du lait connaîtra-t-elle son épilogue ? Rappelons que les producteurs de lait privés produisent 3 millions de sachets de lait par jour et que Giplait en produit 2 millions.