Si la vente des moutons de l'Aïd se fait un peu partout en Algérie, la capitale n'est pas épargnée par ces marchés occasionnels. Loin s'en faut. Alger connaît chaque année, à l'approche de cette fête l'occupation de terrains vagues et même de places publiques par les maquignons, donnant ainsi à la capitale un cachet rural. Un décor que (re) découvrent les citadins à quelques jours de l'événement. Que ce soit aux abords des routes, dans les parcs et jardins publics, devant les arrêts de bus et surtout dans les magasins aménagés pour la circonstance, la vente des moutons de l'Aïd se fait au vu et au su de tout le monde et de manière anarchique. A défaut de réglementer cette profession, l'on découvre chaque jour des nouveaux revendeurs étalant leurs marchandises dans des quartiers, dans les marchés causant ainsi — par les odeurs et immondices provoqués par ces béliers — de graves préjudices à l'environnement de la cité. Les élus locaux n'ayant pas prévu d'endroits précis pour ce genre de chose, n'ont fait qu'aggraver la situation. Lakhdar, un vendeur de Bab-Ezzouar, a justifié le choix de l'endroit (à côté de l'université de l'USTHB), par le fait que la place est bien située. «Ce n'est pas seulement nous qui polluons ces endroits, toute l'année, Alger est polluée, laissez-nous travailler en paix», clame-t-il.