Finacements n La conférence de Paris où l'Autorité palestinienne espère obtenir 5,6 milliards de dollars s'inscrit dans la continuité de la réunion d'Annapolis qui avait relancé les négociations de paix après sept ans d'impasse. Elles sont près de 90 délégations à venir prendre part, aujourd'hui, lundi à cette réunion autour du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Au-delà de l'aspect économique, la communauté internationale entend renouveler son appui politique aux efforts de paix après la conférence d'Annapolis où Israéliens et Palestiniens se sont engagés à œuvrer en vue d'un Etat palestinien fin 2008. La conférence de Paris à laquelle participe le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et la secrétaire d'Etat américaine doit également permettre, en filigrane, de conforter l'Autorité palestinienne face au mouvement de Hamas, qui contrôle la bande de Gaza. Les Etats-Unis doivent annoncer une contribution de plus de 550 millions de dollars pour 2008, et l'Allemagne promet 200 millions d'euros, soit près de 300 millions de dollars. La France assurera la présidence de la réunion, avec trois coprésidents : la Norvège, traditionnellement présente sur ce dossier, la Commission européenne et l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair, émissaire du quartette international pour le Proche-Orient. Environ 70 pays membres de l'Union européenne, pays du Moyen-Orient, membres du G8, grands pays émergents seront représentés, en majorité à un niveau ministériel. Une vingtaine d'organisations ou institutions financières internationales seront également présentes. La réunion doit se terminer en fin d'après-midi, avec l'annonce officielle du montant global qui aura été recueilli.Aussitôt, après son arrivée à Paris, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a rencontré le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad. Les deux dirigeants n'ont fait aucune déclaration. Fayyad a avancé, auparavant, le chiffre de 5,6 milliards de dollars pour financer son plan de «réforme de développement triennal (2008-2010)». «Le montant nécessaire pour 2008 est évalué de 1,6 à 1,7 milliard», a indiqué la chef de la diplomatie américaine. Or, le montant de l'aide que Rice va s'engager à débloquer en 2008 s'élève à quelque 550 millions de dollars, dont 150 millions destinés à l'aide budgétaire, soit principalement les salaires des fonctionnaires. Cet engagement américain, qui doit encore être approuvé par le Congrès, est destiné à accorder aux Palestiniens «une base financière pour leur permettre d'aller de l'avant et l'assistance économique qui les aidera à tenir le coup jusqu'à ce que leur économie soit effectivement capable de fonctionner», a précisé Rice. Les Etats-Unis rechignaient jusqu'à présent à financer les dépenses courantes du gouvernement palestinien, craignant une mauvaise utilisation des fonds. Ils concentraient leurs efforts sur l'aide humanitaire par le biais de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) et la formation et l'équipement des services de sécurité fidèles au président modéré Mahmoud Abbas. L'appel de Abbas l Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a appelé, à l'ouverture de la conférence , à apporter une aide financière rapide aux Palestiniens pour éviter une "catastrophe totale" dans les Territoires. "Sans ce soutien, sans les aides en liquide permettant au Trésor palestinien d'accomplir son rôle, nous serons confrontés à une catastrophe totale en Cisjordanie et dans la bande de Gaza", a déclaré M. Abbas. L'Autorité palestinienne réclame une aide de 5,6 milliards de dollars, dont 3,9 milliards en soutien direct au budget, pour financer un ambitieux plan de développement destiné à doter un futur Etat palestinien d'institutions solides et d'une économie viable.