Le négociateur palestinien, Saeb Erakat, a appelé, jeudi, le prochain président américain à s'impliquer dès le lendemain de son élection dans le processus de paix israélo-palestinien. Il a en outre espéré que les Etats-Unis, l'Union européenne et le Japon ne réduiraient pas leur aide à l'Autorité palestinienne, à cause de la crise financière internationale. M. Erakat s'exprimait lors d'une conférence de presse à Tokyo, au côté du ministre de l'Intérieur israélien, Meir Sheetrit. Les deux hommes ont participé, mercredi et jeudi, à la « quatrième conférence pour créer la confiance entre Israéliens et Palestiniens » organisée par le gouvernement japonais. « Quel que soit le prochain président des Etats-Unis, John McCain ou Barack Obama, il devra tout de suite s'impliquer, sans perdre de temps dans le processus de paix au Proche-Orient », a dit M. Erakat. Le négociateur a concédé que le futur chef de la première puissance mondiale aurait d'autres lourds dossiers à traiter, en citant la crise économique, l'Afghanistan, l'Irak et l'Iran. « Mais il faudra que les Etats-Unis restent engagés, dans leur propre intérêt, dans la construction de la paix entre Palestiniens et Israéliens, Israéliens et Syriens, Israéliens et Libanais », a-t-il souligné. Après sept ans d'impasse, Palestiniens et Israéliens avaient relancé leurs négociations de paix lors de la conférence d'Annapolis aux Etats-Unis, en novembre 2007, avec l'objectif affiché de parvenir à un accord avant la fin du mandat du président George W. Bush en janvier 2009. Mais les négociations ont peu avancé et la partie palestinienne juge désormais impossible de conclure d'ici là, d'autant que le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, démissionnaire, est réduit à gérer les affaires courantes en attendant que sa remplaçante, Tzipi Livni, ait formé un nouveau cabinet. Les discussions de paix portent sur des questions complexes comme le sort d'El Qods, les colonies juives en Cisjordanie occupée, les réfugiés palestiniens et le tracé des frontières. Interrogé sur les conséquences de la crise financière internationale sur la paix au Proche-Orient, M. Erakat a affirmé qu' « aucune crise financière ne devait perturber les efforts pour parvenir à la paix ». « Nous les Palestiniens, nous dépendons beaucoup des contributions généreuses de la communauté des donateurs, Etats-Unis, Europe, Japon et autres et espérons que les aides données aux Palestiniens pour le développement de leurs infrastructures, des institutions, pour la réforme sécuritaire et le reste ne seront pas affectées par les conséquences de la crise » dans ces pays, a-t-il déclaré.