Les pays donateurs de la «conférence de Paris», qui se sont revus en janvier, confirmeront un engagement de 7,4 milliards de dollars d'aide en trois ans. Six semaines après l'agression israélienne contre Ghaza, la communauté internationale doit promettre aujourd'hui à Charm al-Cheikh (Egypte) des milliards de dollars pour rebâtir l'enclave et aider l'économie palestinienne. Co-organisé par l'Egypte et la Norvège, et parrainé par l'ONU, l'UE, la France, l'Italie et la Ligue arabe, ce sommet pour Ghaza réunira 75 délégations du monde entier dans la cité balnéaire du sud du Sinaï. C'est aussi un appel en faveur d'une relance urgente du processus de paix israélo-palestinien qui doit y être lancé alors qu'est prévue une réunion du Quartette pour le Proche-Orient (ONU, UE, USA et Russie). La conférence avait été annoncée par le président égyptien Hosni Moubarak dès le lendemain du cessez-le-feu ayant mis fin le 18 janvier à 22 jours d'agression israélienne qui a fait 1.330 morts et de considérables dégâts. Aucun des belligérants, Israël -qui s'apprête à se doter du cabinet le plus «faucon» de son histoire- et le mouvement islamiste Hamas ne seront présents. Premier sommet sur cette région en crise permanente de la présidence de Barack Obama, il verra l'entrée en scène de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, que la presse dit porteuse d'un chèque de 900 millions de dollars. Elle devrait assister à la réunion du Quartette, en marge du sommet, avec le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, le patron de la diplomatie européenne Javier Solana et le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Plusieurs leaders internationaux s'entretiendront avec elle pour la première fois en privé, comme M.Moubarak ou le président français Nicolas Sarkozy, qui avaient uni leurs efforts de paix lors de l'agression israélienne. L'UE a indiqué qu'elle s'engagerait à hauteur de 554 millions de dollars pour le peuple palestinien en 2009. L'Arabie Saoudite devrait réaffirmer son intention d'offrir un milliard de dollars pour la reconstruction de Ghaza. L'Algérie a signé un chèque de 200 millions de dollars rappelle-t-on. Les pays donateurs de la «conférence de Paris», qui se sont revus en janvier, confirmeront un engagement de 7,4 milliards de dollars d'aide en trois ans (2008-2010) pour les Palestiniens, dont trois ont déjà été déboursés. Le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a annoncé que l'Autorité palestinienne solliciterait 2,8 milliards USD pour la reconstruction de Ghaza. Si une manne en milliards de dollars doit être annoncée, cette reconstruction reste liée à un accord de trêve durable, la levée du blocus par Israël et une «réunification» crédible du camp palestinien. La communauté internationale ne reconnaît que l'Autorité Palestinienne, l'estimant seule habilitée à gérer ces fonds. Les donateurs excluent de traiter avec le Hamas, qui contrôle Ghaza et ne reconnaît pas Israël ou le processus de paix. Les factions rivales palestiniennes sont cependant convenues jeudi au Caire de négocier en mars la formation d'un gouvernement de «consensus». Deux alliés du Hamas, la Syrie et le Qatar, seront représentés à Charm al-Cheikh. Le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Aboul Gheit, a indiqué que la conférence aurait un double volet: économique avec l'aide humanitaire et la reconstruction de Ghaza, et politique, centré sur la relance de la paix. «Le mécanisme pour la reconstruction sera fixé à Charm el-Cheikh», a-t-il dit. Mais il ne sera que virtuel tant que restent verrouillés les six passages de Ghaza. Israël exige en préalable à une trêve concertée et à la levée du blocus la libération du soldat Gilad Shalit, capturé en bordure de Ghaza en 2006.