Avec des capteurs au fond des océans et de complexes calculs, des scientifiques allemands pilotent depuis Potsdam, dans la banlieue de Berlin, la mise en place d'un système d'alerte au tsunami, promis à l'Indonésie après la catastrophe du 26 décembre 2004. «L'enjeu est de pouvoir lancer une alerte dans les 10 minutes suivant le séisme qui déclenche la vague géante, et de sauver ainsi de nombreuses vies», explique Jörn Lauterjung, coordinateur de ce projet baptisé Gitews. L'idée de mettre sur pied dans l'océan Indien un tel outil – dont le Pacifique est doté depuis longtemps – naît à peine trois semaines après le cataclysme qui a tué plus de 220 000 personnes en 2004. Imaginé par l'Institut de recherches géologiques (GFZ) de Potsdam, et aussitôt accepté par les autorités indonésiennes, le projet n'est guère onéreux : environ 45 millions d'euros, financés par le gouvernement allemand. Le système a déjà connu son baptême du feu. Il a permis le 12 septembre dernier de détecter le tremblement de terre de magnitude supérieure à 8 au large de Sumatra en moins de cinq minutes, soit 10 minutes plus vite que le Centre d'alerte au tsunami pour le Pacifique, basé à Hawaï.