Constat n Le phénomène a fini très vite par prendre de l'ampleur. De plus en plus de gens, hommes, femmes, enfants tendent la main pour quémander de l'argent. L'association à caractère sociale Tiregwa de Tizi Ouzou a organisé, mercredi, au niveau de la maison de la culture Mouloud-Mammeri, une journée d'étude sur le phénomène de la mendicité. Un fléau qui prend de l'ampleur dans la société algérienne et qui ne cesse de mettre dans l'embarras les citoyens qui ne savent plus si le mendiant rencontré dans la rue tend la main par nécessité ou par choix. Mais quelles que soient les raisons qui poussent les gens à mendier, tendre la main n'est pas un geste facile à faire car il emporte avec lui la dignité de celui qui y recourt. Hier, plusieurs sujets ont été abordés par les intervenants. Hakim Taïbi, psychologue, a tenté une analyse du phénomène et proposé une stratégie de lutte. Selon lui, et c'est d'ailleurs un constat fait par tous, les causes de la mendicité sont la pauvreté, le handicap, le chômage et/ou la maladie. Il déplorera l'exploitation des enfants et des handicapés par les réseaux de mendicité. Le communicant rappellera les deux types de mendicité qui sont celle de nécessité et celle professionnelle. Entre autres solutions à ce phénomène, Hakim Taïbi propose une approche sociale par la prise en charge institutionnelle des concernés, une insertion familiale et une insertion socio-économique. L'approche judiciaire consiste en l'application de la loi entre autres pour lutter contre l'exploitation des enfants. Concernant ce volet, Me Dalila Sidi Mammar a rappelé que la loi algérienne punit ceux qui font de la mendicité un «emploi» en dépit du fait qu'ils ont les moyens de vivre sans cette pratique d'une peine d'emprisonnement allant de 1 à 6 mois fermes. La loi protège également les mineurs de moins de 18 ans contre ce fléau, toutefois l'application des lois concernant la mendicité bute sur des contraintes dont la difficulté de déterminer si le mendiant a réellement les moyens de vivre sans recourir à ladite pratique. Enfin, la représentante de la direction de l'action sociale a donné des statistiques sur la prise en charge des SDF des mendiants et des handicapés. Selon elle, le nombre des handicapés à 100% qui bénéficient de la pension de 4 000 DA est de 6 375, les handicapés à 50% et moins de 100% touchant 1 000 DA par mois est de 3 356, les démunis qui touchent également 1 000 DA par mois sont au nombre de 6 085 pris en charge par la DAS et, enfin, 12 842 personnes âgées de plus de 60 ans sans revenus et qui sont prises en charge, touchent 1 000 DA par mois. Des pensions qui restent, faut-il le rappeler, insignifiantes face à la cherté de la vie. Par ailleurs, 2 454 malades chroniques bénéficient de l'acquisition gratuite des médicaments au niveau des pharmacies conventionnées avec la CNAS. Les bénéficiaires de la carte de soins gratuits sont 5 762. En outre, les foyers pour personnes âgées ou handicapées de Boukhalfa prennent en charge 67 personnes. Concernant l'enfance abandonnée, ils sont au nombre de 47 dont 32 placés en kafala et 11 récupérés par leurs mères, les enfants en danger moral sont 45 âgés entre 8 et 18 ans, placés dans des centres spécialisés de rééducation. Parmi eux, 23 sont scolarisés. Quant aux SDF, la même direction a pris en charge depuis le début de cette année 192 personnes. Un Samu social pour Tizi Ouzou l Le ministre de la Solidarité nationale a annoncé, hier, la création d'un Samu social dans la wilaya de Tizi Ouzou. Djamel Ould Abbas a effectué, hier, une visite de travail dans la région où il s'est déplacé dans la localité d'Ath Hicham connu pour sa tapisserie artisanale. Il a remis des aides en machines à coudre et en micro-ordinateurs. Le ministre s'est ensuite rendu à Béni Douala pour remettre des micros à la bibliothèque communale. Face au manque de crédit pour la réalisation d'un centre de santé au niveau de la même ville, un projet lancé sur PCD, Ould Abbas a promis de donner à la commune les 91 millions de centimes qui manque pour l'achèvement de la structure et de doter celle-ci d'une ambulance.