Evénement n En cette nuit du 22 décembre 2007, comme beaucoup d'autres, cette formalité administrative est à l'origine d'une nuit blanche pour de nombreux automobilistes au lendemain de l'Aïd el-adha. «Je suis-là depuis quatre heures du matin. Et pourtant, je ne suis pas le premier arrivé. Il y avait déjà cinq ou six véhicules avant moi», raconte Yacine, un plombier de 26 ans propriétaire d'un véhicule utilitaire immatriculé en 2001. Il habite Sidi Moussa, à quelque 7 km de Baraki, où se situe l'agence Maprod de contrôle technique de véhicules. «Hier, je suis venu confiant vers 8h du matin pour m'acquitter de cette obligation, mais vers 13h on m'a dit que rien ne servait d'attendre car l'agence est saturée et que je ne réussirais pas à passer aujourd'hui sans rendez-vous. Puisqu'il reste moins de 15 jours avant l'expiration du délai et craignant de voir arriver plus de monde, j'ai décidé de venir passer la nuit ici», explique-t-il. «C'est une honte. Passer la nuit dehors pour une formalité est une aberration. C'est le summum de l'humiliation pour un sexagénaire, comme moi, de devoir attendre toute la nuit», intervient, brutalement, un homme aux cheveux grisonnants et aux traits tirés et assombris par la colère et le froid. La raison de ces longues attentes est certainement le laisser-aller des automobilistes qui ne se sont décidés à effectuer le contrôle qu'à la dernière minute. Pourtant l'expérience n'est pas nouvelle. D'aucuns se souviennent de la précédente étape du contrôle technique qui touchait les véhicules âgés de 5 à 9 ans et dont le délai devait expirer le 31 décembre 2006. Les agences de contrôles privées et publiques avaient été prises d'assaut par les automobilistes provoquant d'interminables embouteillages et obligeant les services concernés à proroger le délai au 31 janvier 2007. Mais apparemment, les leçons de cet épisode n'ont pas été tirées. A l'époque, les retardataires pointaient du doigt le manque d'informations et de sensibilisation. Cette année plusieurs raisons sont invoquées par les automobilistes concernés. D'abord, les horaires d'ouverture des agences de contrôle technique qui n'arrangent pas les fonctionnaires. Ensuite, les différents événements, heureux et malheureux, ayant caractérisé la fin de l'année 2007. «En été, nous étions confiants, nous avions encore le temps. Puis tout va très vite. La rentrée scolaire, le ramadan, les deux Aïd, les intempéries puis les attentats. Tout ça nous a fait oublier le contrôle technique», argue le vieil homme consterné. Pour d'autres, les raisons ne sont pas les mêmes. Mustapha, fraîchement arrivé, se dégage de toute responsabilité quant au retard accusé. «Je suis chauffeur dans une entreprise privée. Cela fait des mois que je demande à mon patron de régler ce problème. a chaque fois, il me répond qu'il prendra un rendez-vous plus tard. Et plus tard ça nous a menés à cela», peste-t-il en désignant la longue file de véhicules qui se dessine sous les premiers rayons du soleil. Rappelons que l'opération de contrôle technique des véhicules immatriculés entre 2001 et 2004 estimés à 500 000 unités a débuté le 1er juillet 2007 pour prendre fin le 31 décembre 2007. Aucune prolongation de délai n'est envisagée pour l'instant. Ali Touhari, directeur de l'entreprise publique de contrôle technique automobile, dans une déclaration faite à l'APS, a averti : «cette fois-ci, l'argument de la mauvaise circulation de l'information invoquée par les automobilistes pour obtenir une prolongation de délais, risque d'être rejeté par les pouvoirs publics.»