Facture n C'est depuis hier, mardi, que sont entrés en vigueur les nouveaux tarifs des primes d'assurance automobile. Les tarifs sont sensiblement revus à la hausse puisqu'ils seront relevés de 20% sur une période de 2 ans, soit 5% tous les six mois. Les compagnies d'assurance affirment avoir été contraintes de prendre une telle décision après avoir constaté que leur déficit en matière d'assurance automobile obligatoire ne cesse de s'alourdir. «Si nous voulons l'augmentation, ce n'est pas pour gagner de l'argent, mais seulement pour équilibrer les tarifs», a affirmé ce matin sur les ondes de la Radio nationale le président des Sociétés d'assurance et de réassurance et P-DG de la SAA par ailleurs. Chiffres à l'appui, Amar Latrous a défendu la décision en résumant d'emblée la situation : «D'un côté, nous avons des primes très modestes et de l'autre des volumes de sinistres énormes que nous payons et auxquels nous devons faire face.» Soit 230 DA payés en sinistre pour 100 DA collectés en prime. «C'est insupportable», estime le représentant des assureurs qui affirme que l'attention des pouvoirs publics sur la question a été attirée depuis longtemps. Seulement, ajoute-t-il, «au niveau des remboursements, l'assurance obligatoire automobile est la plus élevée» avant de déduire que 1 200 DA en moyenne par voiture et par an «ce n'est pas beaucoup» et si cela continue comme ça «les compagnies risquent de ne pas tenir le coup». Selon l'orateur, l'assurance automobile obligatoire est un véritable fardeau pour les compagnies puisque sur les «50 milliards de dinars collectés en 2007, l'assurance automobile n'a contribué qu'a hauteur de 50%, soit 25 milliards sur lesquels seul le tiers provient de l'assurance automobile obligatoire». M. Latrous rappelle que «depuis avril 1998 l'assurance obligatoire n'a pas subi un seul centime d'augmentation», au moment où les données ont complètement changé. A commencer par les accidents de la route qui, depuis 10 ans, ne cessent d'augmenter en fréquence et les sinistres qu'ils induisent en intensité. «Sur les routes, nous enregistrons chaque année 4 200 morts et 60 000 blessés. Ce sont les compagnies d'assurance qui indemnisent ces victimes ou leurs ayants-droit. Et plus les salaires augmentent, plus les indemnisations augmentent puisque les capitaux sont versés en fonction des revenus des victimes», explique le P-DG de la SAA qui note également une augmentation des coûts de réparation, de la main-d'œuvre et des pièces détachées. La situation est corsée par le recours de certains individus à différents procédés pour escroquer les compagnies en ne rapportant pas les circonstances réelles des accidents ou en les simulant carrément. «Nous sommes en train de nous organiser pour établir une base de données centralisée», révèle M. Latrous qui fait savoir également que des dispositions seront prises pour mettre en application les dispositions de la loi 01/04 qui institue l'obligation de préciser les délais de remboursement dans le contrat d'assurance.