Entrés en vigueur depuis mardi, les tarifs des primes d'assurance automobile seront relevés de 20%. Automobilistes, à vos poches! Depuis le début du mois, les polices d'assurance coûtent plus cher. Les tarifs sont revus à la hausse. Ils seront relevés de 20% sur deux ans. Cependant, cette hausse se fera de manière progressive, a précisé Amara Latrous, président-directeur général de la Société algérienne des assurances (SAA), soit une augmentation de 5% chaque semestre. Intervenant sur les ondes de la Radio nationale, Amara Latrous a soutenu, bec et ongles, que les compagnies d'assurances ont été contraintes de prendre une telle mesure. Comme justificatif, il a avancé «le déficit en matière d'assurance automobile» qui ne cesse de «s'alourdir». «Si nous avons opté pour l'augmentation, ce n'est pas pour gagner de l'argent, mais seulement pour équilibrer les tarifs», a affirmé le président de l'Union des assurances et réassurances (UAR). Et de souligner: «D'un côté, nous avons des primes très modestes et de l'autre des volumes de sinistres énormes que nous payons et auxquels nous devons faire face, soit 230DA payés en sinistre pour 100DA collectés en prime.» Amara Latrous a également précisé qu'«au niveau des remboursements, l'assurance obligatoire automobile est la plus élevée», avant de souligner que «200DA en moyenne par voiture et par an, ce n'est pas beaucoup». Aussi, l'invité de la Radio nationale avertit: «Si cela continue à ce rythme, les compagnies risquent de ne pas tenir le coup.» Et de rappeler que, depuis 1998, l'assurance obligatoire n'a pas connu d'augmentation. Cependant, Amara Latrous, pour une question de sémantique, a utilisé le concept d'assurance obligatoire pour désigner la responsabilité civile (RC). Et d'omettre, délibérément peut-être, d'expliquer aux auditeurs que la prime d'assurance se calcule sur la base de la RC. Cette dernière est établie selon le nombre de chevaux du véhicule. En outre, et les spécialistes le confirmeront, si l'assurance obligatoire augmente, les autres assurances connaîtront également des augmentations, notamment l'assurance dommages-collisions. Effet boule de neige. Or, il aurait été plus judicieux de systématiser le principe du bonus et malus, à travers la mise en place d'un fichier des conducteurs. Cela permettra d'assurer un suivi systématique des conducteurs et d'appliquer en conséquence les rabais et majorations sur les primes d'assurances, suivant la fréquence des sinistres enregistrés. A la suite de cette augmentation de l'assurance obligatoire, il serait préférable de contracter une assurance tous risques. Et c'est le but recherché par les compagnies d'assurances. D'ailleurs, Amara Latrous l'affirme en filigrane: «L'assurance automobile obligatoire est un véritable fardeau pour les compagnies puisque sur les 50 milliards de dinars collectés en 2007, l'assurance automobile n'a contribué qu'à hauteur de 50%, soit 25 milliards sur lesquels seul le tiers provient de l'assurance automobile obligatoire.» Sur un autre plan, il a souligné que des dispositions seront prises pour mettre en application les dispositions de la loi 01/04 qui institue l'obligation de préciser les délais de remboursement dans le contrat d'assurance (IDA). Lancée depuis deux ans, la convention IDA s'est révélée un véritable échec, car les compagnies d'assurances ne jouaient pas le jeu. Ladite convention prévoit qu'en matière d'indemnisation des assurés de la branche automobile, les délais de règlement des sinistres, dans tous les cas de figure, ne doivent pas dépasser le plafond de deux mois. Or, la réalité est tout autre. Les délais dépassent souvent une moyenne de 5 à 6 mois, voire plus d'une année dans certains cas. Mais cela, l'UAR n'en souffle mot.