Les compagnies d'assurance activant sur le marché algérien subissent des pertes allant jusqu'à 130 dinars sur les contrats d'assurance automobile. C'est ce qu'il y a lieu de tirer comme conclusion d'après le constat dressé par le P-DG de la société nationale d'assurances, M. Amar Latrous, qui a été, hier, l'invité de la rédaction de la Chaîne III de la radio nationale. Le premier responsable de la plus importante compagnie nationale d'assurance a expliqué à cette occasion les arguments ayant motivé la révision à la hausse des primes d'assurances automobile et qui est entrée en vigueur depuis le 1er janvier en cours. En effet, désormais l'assurance automobile connaîtra une augmentation graduelle qui atteindra les 20% d'ici deux années. Le relèvement des tarifs d'assurance se fera par étape de 5% chaque six mois. M. Latrous, revenant sur la conjoncture dans laquelle ces augmentations viennent d'être décidées, a estimé que la révision des tarifs en question s'impose dès lors que les compagnies ne pourront plus supporter l'énorme déficit, que subit cette branche d'assurance obligatoire automobile, à l'avenir. Pour ce directeur, "l'augmentation des primes automobiles n'est pas du tout motivée par le désir des compagnies d'assurance de gagner plus d'argent, mais seulement pour tenter de rééquilibrer la situation financière de leur trésorerie". A la même occasion, M. Latrous a dressé un tableau peu reluisant de la situation des compagnies d'assurance, notamment, en matière d'assurance automobile obligatoire. La situation, avec toutes les pertes engendrées, "devient désormais insupportable pour les boîtes d'assurance", a-t-il encore expliqué. Pour parvenir à redresser une telle situation, a-t-il encore déclaré, l'attention des pouvoirs publics sur la question a été attirée depuis longtemps. Seulement, ajoute-t-il, "au niveau des remboursements, l'assurance obligatoire automobile est la plus élevée". En matière de chiffres, M. Latrous a illustré ses déclarations en faisant des déductions que les compagnies d'assurance payent, en moyenne, 1200 DA par voiture et par an. Mais si la situation actuelle des paiements et des remboursements persiste "les compagnies risquent de ne pas tenir le coup", a-t-il mis en garde, tout en estimant que l'assurance automobile obligatoire est un véritable fardeau pour les compagnies. "Sur les 50 milliards de dinars collectés en 2007, l'assurance automobile n'a contribué qu'à hauteur de 50%, soit 25 milliards sur lesquels seul le tiers provient de l'assurance automobile obligatoire". La décision d'augmenter les primes d'assurance obligatoire est également motivée par le fait que ce produit n'a pas subi d'augmentation depuis 1998. "Depuis avril 1998, l'assurance obligatoire n'a pas connu un seul centime d'augmentation", a déclaré l'invité de la rédaction de la Chaîne III. Cependant que les données liées à l'automobile en Algérie ont complètement changé, le parc automobile subit une croissance exceptionnelle, et les accidents de la route aussi. Ces derniers (les accidents de la route), depuis 10 ans, ne cessent pas d'augmenter en fréquence et les sinistres qu'ils induisent en intensité. Sur les routes, nous enregistrons chaque année des milliers de morts et des dizaines de milliers de blessés, et ce sont les compagnies d'assurance qui indemnisent ces victimes ou leurs ayants-droit.