Force n Présent en force sur le terrain, le Club des entrepreneurs et des industriels de la Mitidja symbolise, avec ses nombreux adhérents activant sur tout le territoire national, le secteur privé algérien. Ses membres souhaitent vivement l'allégement des charges fiscales qu'ils subissent, dont bien sûr la TVA. Pour Rachid Larbi, expert financier au niveau de ce club, l'exceptionnelle fiscalité pétrolière dont bénéficie le pays, à la faveur de la flambée des cours du brut, doit inciter les décideurs à aller dans le sens d'une diminution de la pression fiscale dont font l'objet les entreprises privées. Il répond à nos questions. Quelle est la position des industriels du CEIMI au sujet du débat suscité par la question de la TVA ? Les industriels, pas seulement ceux affiliés au CEIMI, sont partis du constat suivant : dès lors que les caisses de l'Etat sont renflouées, ils estiment légitime que ce dernier soulage les entreprises de l'énorme fardeau fiscal que ces dernières supportent. A titre comparatif, je vous dirais que la pression fiscale en Algérie est de 76% contre seulement 40% pour les pays de la région. C'est vous dire un peu le poids des charges que les entreprises supportent. D'un autre côté, et comme tout un chacun le sait, toute activité économique implique forcément l'existence de 2 facteurs : l'offre et la demande. En Algérie, c'est la question de l'offre qui fait le plus défaut. En diminuant de la TVA, notamment en ce qui concerne les produits de large consommation, on ne pourra que stimuler la production et, par ricochet, stimuler l'offre. Mais il n'y a pas que la TVA qui constitue un frein à l'outil de production… Absolument. Il y a le commerce informel que certains tentent de minimiser en dépit du fait qu'il représente quelque 40% de l'activité commerciale. Les sommes qui échappent au fisc, suite aux transactions réalisées dans ce circuit sont énormes. Peut être qu'en diminuant du taux de la TVA, les personnes activant dans l'informel seront-elles obligées de rentrer dans la légalité. (A ce moment, M. Chaïb, directeur du CEIMI présent à l'entretien, intervient) Tout le monde sait que c'est le consommateur qui subit la TVA. Si l'on veut réellement que le pouvoir d'achat de ce dernier s'améliore, on n'a qu'à baisser le taux la TVA. De la sorte, le consommateur achètera plus, incitant les entreprises à produire plus. Dans l'état actuel des choses, il faut que le consommateur sache qu'environ 50% de son salaire va aux impôts. L'expert financier du CEIMI reprend la parole S'agissant des produits de première nécessité, nous estimons qu'il faudrait leur fixer une TVA de l'ordre de 2 à 5%. En conclusion, je dirais qu'il est urgent de diminuer du taux actuel de la TVA car cela permettra de focaliser les efforts sur le renouvellement de l'outil de production. Malgré la révision à la baisse du taux de l'IBS (Impôt sur les bénéfices des sociétés), la suppression des Versements forfaitaires (VF), il est important de parachever la réforme fiscale. L'exceptionnelle fiscalité pétrolière dont bénéficie le pays doit inciter les décideurs à une plus grande souplesse.