Résumé de la 2e partie n Pour sa mutation à la Rochelle, Joël est surpris d'apprendre par la propriétaire de la maison qu'il va louer, que, parfois, des choses bizarres s'y produisent. Joël ne prête pas grande attention à ces histoires de portes et d'escaliers. Il signe le contrat de location. Sans même consulter Adrienne. Puis il rentre à Paris pour lui annoncer la bonne nouvelle : — Samedi prochain, je t'emmène en week-end. La propriétaire nous donnera les clefs et nous pourrons envisager la manière de nous installer. Adrienne est tout excitée à l'idée de partir vivre au grand air : A propos, chérie, où en es-tu avec ta maison de rêve ? Pas de nouvelle incursion ? L'hercule de bronze est toujours sur son socle ébréché ? — Non, depuis quelques jours, je n'y suis pas retournée. Le samedi suivant, les Pertinaux arrivent en voiture devant la villa des Tamaris. Adrienne descend la première et regarde le portail, la grille, le jardin et ses arbres, le perron, le bassin aux nénuphars : — Chéri ! Chéri ! Elle n'en dit pas plus. Joël demande : — Alors, ça te plaît ? — Mais c'est à peine croyable. C'est elle, c'est ma maison ! Je la reconnais, avec les vitraux au-dessus des fenêtres. D'habitude je suis à l'intérieur et je vois toutes les couleurs. Je reconnais le bassin aux poissons rouges ! Françoise, la femme de ménage, apparaît sur le perron : — Madame, monsieur, Mme Boatmelle vous prie de l'excuser, elle a dû s'absenter. Elle m'a priée de vous faire visiter en détail et de vous proposer un rafraîchissement. Adrienne ne l'écoute pas vraiment. Déjà elle est à l'intérieur des Tamaris — Oui, c'est ma maison. C'est ma maison ! Je reconnais l'escalier et ce drôle de papier à fleurs ! Et le tapis... Au bout de la visite, Joël remarque : — Dis donc, en tous les cas je n'ai pas vu ton bel hercule en bronze. Celui-là, tu l'as bien rêvé ! — Oui, c'est bizarre. Dites-moi, mademoiselle, est-ce qu'il ne devrait pas y avoir une autre pièce qui donne sur ce salon ? — Il y en a une. La porte de communication est derrière la grande tenture à fleurs. Mais Mme Boatmelle préfère ne pas louer cette pièce. C'est là qu'elle a l'intention de mettre les objets de famille. De façon à éviter des problèmes. Avec vos enfants... s'ils venaient à casser par inadvertance un bibelot. Vous comprenez... Adrienne hésite un peu : — Mes enfants sont très raisonnables, ce ne sont pas des vandales. Mais, au fond, Mme Boatmelle a raison. Cependant j'aimerais bien voir cette pièce. Si c'est possible. Françoise va chercher une clef dorée, soulève la tenture aux mille fleurs et ouvre la porte : — C'est curieux, madame, comment saviez-vous qu'il y avait une pièce ici ? Adrienne n'a pas le temps de répondre. Elle s'écrie : — Joël, regarde, sur la console dorée ! Mon hercule, il est là. Ils s'approchent tous les deux et se penchent en avant : — Le socle en marbre ! Il est ébréché ! Comme dans ton rêve. C'est à ce moment-là que Mme Boatmelle fait son entrée : — Ah ! Françoise vous a fait visiter ma chambre secrète... Adrienne se retourne brusquement. Mme Boatmelle pousse un cri : — Vous ! C'est vous ! Ce n'est pas possible ! — C'est moi qui… quoi ? — C'est vous, la femme qui vient hanter la maison depuis des mois, la femme qui apparaît et disparaît soudainement sans dire un mot. Vous êtes notre fantôme.