Cinéma n Pour la première fois, un grand nombre de cinéastes professionnels algériens est réuni lors de la 8e édition du festival du film amazigh. Si le festival du film amazigh permet à des cinéastes chevronnés de faire étalage de leur art et de prétendre à l'Olivier d'or et à de jeunes réalisateurs de se «frotter» à quelques-uns de leurs illustres aînés comme Brahim Tsaki, Belkacem Hadjadj ou Djamel Bendeddouche, il ouvre aussi d'intéressants débats autour de l'Histoire et du devenir du cinéma d'expression amazighe. C'est ainsi que la soirée de vendredi de cette manifestation, dont la 8e édition bat son plein depuis mercredi à Sétif, a été consacrée, après la projection de plusieurs films marocains, parmi lesquels Le taxi blanc de Jamel Souissi, Le défunt de Rachid El Ouali et Amal de Rachid Benkiran, à une table ronde ayant pour thème «l'historique du film Amazigh au Maroc : de l'amateurisme au professionnalisme». Animés par Rachid Bouksim, directeur du prix Isnni n'ourgh du film amazigh, avec la participation de Brahim Aït El Kadi, acteur, et Amina Ibnou Cheïkh, directrice du journal marocain le Monde amazigh et membre de l'Institut royal de la culture amazighe, les débats se sont voulus une contribution à l'enrichissement du produit culturel et artistique amazigh et à sa diffusion au Maghreb et à l'étranger, ainsi qu'à la création d'un cadre d'échange d'expériences entre artistes et opérateurs culturels algériens, marocains et étrangers. Un «surcroît d'intérêt» des pouvoirs publics pour le cinéma au Maghreb et de «réels efforts de formation au profit des jeunes cinéastes» à l'effet de permettre au 7e art de cette région «d'avoir son mot à dire aux niveaux arabe et international» ont également été soulignés par les participants à cette table ronde. Il est à noter par ailleurs que la 3e journée du festival notamment a été marquée par la projection de Hnifa, une vie brûlée de Ramdane Iftini et Sami Allam, un documentaire de 52 minutes dédié à cette grande chanteuse kabyle décédée en 1981, et de Mimezrane ou la fille aux tresses de Ali Mouzaoui, deux productions en compétition pour l'Olivier d'or. Pour rappel, le coup d'envoi de la 8e édition du festival national du film amazigh a été donné mercredi dernier à Sétif. Ayrouwen, un film de Brahim Tsaki, a ouvert le bal de cette manifestation culturelle placée sous le slogan «pour une Algérie riche de sa diversité». Pour le commissaire du festival, Si Hachemi Assad, cette manifestation est un «tournant historique et décisif du festival», et marque son «acte de naissance» qui préfigurera de sa nouvelle destinée plus que jamais arrimée aux standards internationaux. L'Olivier d'or récompensera, aujourd'hui, dans la soirée, la meilleure œuvre à l'issue de ce festival de 5 jours.