Le président du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, est attendu ce lundi à Marrakech (sud), pour une visite de deux jours au cours de laquelle les deux royaumes voisins tenteront de relancer leur coopération en surmontant des dossiers restés conflictuels. M. Aznar, qui doit rencontrer le roi Mohammed VI, a déclaré vouloir se rendre au Maroc «en ami» et souligné, dans un entretien diffusé dimanche par l'agence marocaine MAP, la volonté de l'Espagne de «transcender toutes les difficultés» et de «regarder l'avenir avec confiance». Une avancée a été faite sur le dossier de l'émigration clandestine, avec le projet de création de «patrouilles communes» dans le détroit de Gibraltar, principale voie de passage des clandestins. Mais peu d'autres progrès concrets ont été enregistrés dans les relations entre les deux pays, apaisées après la résolution de la crise de Leila/Perejil, un îlot inhabité situé au large du Maroc où l'armée espagnole était venue déloger, en juillet 2002, un détachement de soldats marocains. Les points de friction portent notamment sur la pêche, l'exploration pétrolière offshore, le trafic de drogue, le statut du Sahara occidental ou les enclaves espagnoles de Ceuta et de Melilla, revendiquées par le Maroc. L'organisation non gouvernementale (ONG) Amnesty International a appelé M. Aznar à aborder le chapitre des droits de l'Homme.