Saïd Laloufi, chargé d'étude à l'ENARP-UPEV Chebli, pense, au terme d'un travail de recherche de longue haleine, que le salut ne peut arriver que d'une herbe indestructible : le cynodon. Il prend dans ce sens à témoin les prodigieuses prouesses réalisées par la maison italienne Bendi, incontestablement la seule et unique firme à avoir introduit les espèces dites macrothermes dans le pourtour méditerranéen. Pourquoi Bendi ? «Peu importe qui invente, l'important est d'être en situation culturelle et politique de mettre en œuvre l'invention», expliquera notre interlocuteur, paraphrasant Jacques Attali. «J'ai pris l'exemple de Bendi, parce qu'il s'agit de l'un des plus grands producteurs de gazon en plaque en Europe (plus de 300 ha), et aussi pour le souci constant de l'aspect économique. Il faudra insister aussi sur le fait qu'avec les espèces macrothermes, on peut réduire par deux fois les coûts d'entretien et en même temps, on multiplie par deux le temps d'exploitation des pelouses», fera-t-il savoir. Après avoir inventé la festuca arumdinacea (fétuque élevée en Méditerranée en 1980), Bendi introduit, selon notre spécialiste, pour la première fois les macrothermes, mais les résultats étaient, somme toute, loin d'être satisfaisants. C'est ainsi qu'en 1994, furent installées 160 parcelles d'essai pour plus de 40 variétés d'espèces macrothermes. Mais la certitude d'avoir totalement réussi, de l'avis de M. Laloufi, intervient en 2003 lorsque avec le cynodon dactylon et le cynodon transvaalensis, le stade olympique de Rome s'est doté de l'une des meilleures pelouses au monde. «Pour preuve, deux équipes y évoluent depuis l'été 2003 à ce jour et ce sans aucune intervention majeure.» Comme vertus essentielles, le cynodon a la faculté, entre autres, d'être très compétitif dans les cultures non irriguées en détournant l'eau à son profit compte tenu de son énorme biomasse souterraine et la reprise de la végétation se fait à répétition sous condition climatique favorable. «En somme, les macrothermes finiront, et c'est pour moi une certitude, par s'imposer comme incontournable», conclut notre chercheur.