Analyse n Pour des spécialistes algériens, ce n'est pas seulement la nature du sol qui est derrière la disparition du gazon, mais plutôt le choix inapproprié des graminées. Mauvais choix des graminées, mauvais système d'arrosage, un sol parfois inadapté à la culture des herbes verdâtres, une politique d'entretien qui laisse à désirer, nos pelouses ou ce qui en reste, sont, et c'est cruel de l'avouer, dans un état catastrophique. Et le comble a atteint son paroxysme avec une équipe nationale SDF, obligée de faire sa préparation à l'étranger, en France notamment, mais astreinte à céder, comme un petit néophyte, de précieuses unités et une précieuse qualification aux joutes continentales, justement en raison de terrains où l'on trouve une centaine de «nids-de-poule» et autant de bosses, à faire dévier le cuir de ses trajectoires, même si l'on dispose de la meilleure tactique offensive qui soit. Un terrain enfin où l'on trouve tout sauf le réel gazon ! Pour des spécialistes algériens, ce n'est pas seulement la nature du sol qui est derrière la disparition du gazon mais plutôt le choix inapproprié des graminées. Pour eux, la variété du gazon utilisé ne supporte pas la chaleur, surtout celle qui atteint parfois des pics affolants. Il n'y a pas si longtemps, et à titre d'illustration l'on parlait avec grand dépit d'un gâchis de 8 milliards à l'OPOW de Relizane. Une perte comme tant d'autres aux quatre coins du pays. Essayant de donner des explications, le premier responsable de cette structure sportive imputait la disparition du gazon à la nature de la terre végétale utilisée et à sa forte teneur en argile visible à l'œil nu et rendant ainsi difficile l'aération des herbes et leur besoin en oxygène, alors qu'auparavant une étude du sol a été réalisée préalablement par l'entreprise engagée, l'EVSM de Sidi Moussa en l'occurrence. Les variétés du gazon utilisé dans la pose de la pelouse du stade ne supportait guère la chaleur. Parmi cette variété, on peut citer le ray gras anglais (20%), la fétuque élevée (35%) et la fétuque rouge (10%). Résultat : seul le ray gras anglais a quelque peu survécu, adapté sans doute au climat de Relizane. Dans son commentaire, Saïd Laloufi, chargé d'études à l'ENARP-UPEV Chebli, affirme dans ce registre précis que ce qui est primordial et ce qui doit être pris d'abord en considération, ce n'est pas tant la nature du sol, mais bien le climat, en témoigne la survivance d'une variété de graminée et pas d'autres. A son avis, les terrains algériens devront être dotés de gazon et de graminées adaptés au climat méditerranéen, comme les espèces dites macrothermes introduites dans le pourtour méditerranéen par Bindi, une maison italienne spécialisée en la matière. Notre interlocuteur avance même un autre atout : «Avec les espèces macrothermes on réduit par deux les coûts d'entretien et on multiplie par deux le temps d'utilisation des pelouses.»