Résumé de la 19e partie n Sabrina refuse de voir les gens pendant une semaine. Mohammed est le premier qu'elle rencontre. Quand il rentre chez lui, il est bouleversé. Elle lui a dit :«Je te préfère à lui !» Elle lui aurait dit «je t'aime !» Il l'aurait pris sur ce ton. Elle le préfère à lui ! La preuve, c'est qu'elle n'a pas voulu le revoir. Lui, au contraire, c'est avec plaisir qu'elle l'a accueilli. Elle est encore en deuil, elle aurait pu lui dire de ne pas la déranger, de revenir une autre fois. Mais elle a voulu lui parler. Et quand il lui a raconté sa querelle avec Rafik, elle n'a pas hésité à traiter son cousin de goujat ! Il est bouleversé. Ce dont il a toujours rêvé est en train de se réaliser ? Il a toujours aimé Sabrina, mais il l'a profondément caché dans son cœur, car la vie le lui aura appris, un fils de domestique n'aime pas la fille de son maître, un pauvre n'aime pas une riche… Il est vrai qu'il est arrivé à s'en sortir et, aujourd'hui, c'est un homme instruit. Il est avocat et il prépare un doctorat en droit. Mais ce sentiment d'infériorité lui est resté. Rafik, en dépit de ses titres, ne continue-t-il pas à le traiter de domestique ? Il habite toujours avec ses parents, mais même s'il habitait ailleurs, dans une maison splendide, il continuerait à le traiter de pauvre et de fils de domestique ! Pour les riches, les titres universitaires ne valent rien : seuls comptent la richesse et le pouvoir ! «Elle me préfère à lui !» La phrase sonne dans sa tête comme une musique : si elle le préfère à lui, c'est qu'elle a plus de sentiments pour lui. N'est-ce pas une façon de l'encourager à lui montrer, à son tour, ses sentiments ? Mais comme elle n'a pas dit «je t'aime», il est parfois pris par le doute. Et si le seul sentiment qu'elle lui accordait était de la reconnaissance ? Djazia, sa mère, lui a déjà témoigné de la reconnaissance. Alors que l'oncle et le cousin étaient absents, c'est lui qui s'est occupé du défunt, de son hospitalisation, des allers et retours de la maison à l'hôpital… «Tu as été comme un fils pour mon mari», avait même dit Djazia. Et Sabrina, peut-être, voit-elle en lui un frère… Mais à réfléchir, il lui a semblé percevoir dans sa voix et son regard un autre sentiment. Elle n'a pas dit : «je te préfère à lui parce que tu étais avec moi dans l'épreuve», mais «je te préfère» tout court. Si Rafik a des ambitions, s'il rêve de la conquérir, elle l'arrête : non, c'est lui qu'elle préfère… Elle préfère sa compagnie, son amitié, son amour… Elle ne doit pas ignorer, si elle est perspicace, que depuis l'enfance il est amoureux d'elle. A plusieurs reprises, il lui a offert des petits tableaux qu'il lui dessinait, des tableaux qui exprimaient parfois ses sentiments pour elle. Elle ne les a jamais refusés, au contraire, ils lui ont toujours fait plaisir… Mohammed est décidé, il va aller à la conquête de Sabrina. (à suivre...)