Constat n «Les pouvoirs publics ne tiennent pas compte de l'avis des experts dans l'élaboration de leurs politiques de construction et d'urbanisme. Il y a un sérieux décalage entre les recommandations du CTC et ce qui se fait sur le terrain.» L'activité sismique est permanente. Cette sismicité s'explique à travers des faits scientifiques. Alors, il faut penser à réduire l'impact des catastrophes qui surviennent en assurant une prévention efficace contre les séismes. Tel est le constat fait par les spécialistes du domaine des séismes et des catastrophes naturelles, lors du forum d'El Moudjahid. «Des secousses, il y en a toujours eu et il y en aura toujours», a affirmé le DG du Craag, Abdelkrim Chaouche Yelles. Selon lui, la prévention demeure le seul moyen pour se prémunir contre ces catastrophes naturelles. Dans le même ordre d'idées, le Dr Mohamed Belazougui, directeur général du Centre national de recherche appliquée en génie parasismique (CGS), tout en rappelant l'importance d'une politique de la prévention, a énuméré, pour l'occasion, les décrets et les lois promulgués depuis le séisme du 10 octobre 1980.Il expliquera que l'objet de ces lois est d'organiser l'intervention dans les secours lors des catastrophes naturelles, mais, déplore-t-il, sur le terrain les choses se font autrement. A titre d'exemple, l'orateur citera les normes de constructions antisismiques qui ont été mises en œuvre depuis 1981, cependant «on continue toujours à construire avec des défaillances», regrette-t-il. De son côté, le professeur Abdelkrim Chelghoum, spécialiste et responsable de bureau d'études, rappellera que le séisme de Boumerdès en 2003 a fait ressortir «des défaillances inacceptables». L'orateur relève, à titre d'exemple, la nature du sol, qui est souvent mal étudiée. Ce qui expose les constructions au danger en cas de séisme, d'après cet expert. Le représentant de la Protection civile, le colonel Ali Ghalel, indiquera que la loi sur les risques majeurs et le dispositif qui a été mis en place, notamment le plan Orsec, ont donné les résultats escomptés, mais «la société civile doit être impérativement associée à la culture du risque, car le danger est permanent». Présent également aux débats, M. Bendaoud, président du Collège des experts architectes, indiquera que les pouvoirs publics ne tiennent pas compte de l'avis des experts dans l'élaboration de leurs politiques de construction et d'urbanisme. «Il y a un sérieux décalage entre les recommandations du CTC de construction et ce qui se fait sur le terrain en termes de constructions. Ce qui explique les défaillances constatées çà et là à travers nos villes», déplore-t-il. Enfin, le représentant du Croissant-Rouge algérien (CRA), le Dr Hadj Hamou Benseghir, a insisté, quant à lui, sur la nécessité de développer au niveau des écoles un programme de sensibilisation à même d'inculquer à nos jeunes la culture de la prévention contre le risque de séisme et les catastrophes naturelles.