Réaction n Le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé d'avoir, ce mardi, une réunion d'urgence pour évoquer la dégradation de la situation dans la bande de Gaza, soumise à un blocus par Israël. Cette réaction intervient à la suite d'une demande de la Ligue arabe qui a exigé une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU selon une résolution publiée lundi à l'issue d'une réunion d'urgence des délégués permanents au siège de la Ligue au Caire. Les délégués ont décidé de «demander au Conseil de sécurité de mener une enquête internationale sur les crimes israéliens» commis contre les Palestiniens, selon la résolution. Ils considèrent la bande de Gaza comme «une zone sinistrée et lancent un appel pressant aux pays ainsi qu'aux associations arabes et internationales pour fournir une assistance au peuple palestinien». Les représentants appellent «particulièrement les Etats-Unis à œuvrer sérieusement pour arrêter l'agression israélienne et à assurer une protection internationale au peuple palestinien». Hier, le rapporteur spécial des Nations unies pour les droits de l'homme dans les territoires palestiniens, John Dugard, a accusé Israël de «lâches crimes de guerre» dans la bande de Gaza. L'expert indépendant, John Dugard, a accusé l'armée d'occupation israélienne de recourir à un châtiment collectif et de ne pas distinguer entre cibles militaires et civiles lors des raids de l'armée dans la bande de Gaza la semaine dernière, dans un communiqué publié samedi à Genève. «Les responsables d'actes aussi lâches se rendent coupables de graves crimes de guerre et doivent être poursuivis et sanctionnés», a-t-il insisté. La punition collective a fait réagir même l'allié inconditionnel de l'Etat hébreu, les USA (une première d'ailleurs). Hier l'ambassadeur des USA à l'ONU, Zalmay Khalilzad, a souligné qu'Israël doit prendre en compte l'impact de son blocus sur les civils palestiniens. Sous cette pression diplomatique Israël a commencé, après 4 jours de blocus, à livrer ce mardi du gaz domestique à la bande de Gaza, conformément à la décision prise la veille de lever «partiellement» le blocus du territoire palestinien, selon des témoins. Le Hamas a appelé la Ligue arabe à «astreindre» l'Egypte à ouvrir sa frontière avec la bande de Gaza. Le terminal de Rafah entre la bande de Gaza et l'Egypte est l'unique fenêtre du territoire de Gaza vers le monde extérieur, mais il est fermé quasiment en permanence depuis juin 2005. Des centaines de Palestiniens, dont des responsables du Hamas, ont manifesté lundi à Rafah pour exiger sa réouverture au moment où la bande de Gaza est totalement bouclée par Israël. «Nous appelons la Ligue arabe à briser le blocus. Nous voulons une résolution demandant à l'Egypte et l'astreignant à ouvrir ce terminal (Rafah) pour permettre l'acheminement de tout ce dont le peuple palestinien a besoin», a déclaré en haranguant les manifestants un des chefs du Hamas.