Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies s'est ouverte, hier, pour débattre des attaques meurtrières israéliennes contre la flottille humanitaire internationale destinée à Ghaza. Cette réunion a débuté par une brève séance de consultations à huis clos, qui devrait être suivie par un débat public sur les attaques israéliennes contre « la flottille Liberté. (Free Ghaza) », qui ont fait 16 morts, selon des sources palestiniennes. Les Etats arabes ont vivement condamné ces agressions barbares, appelant au lancement d'une enquête internationale sur ce crime. « Nous voulons une ferme condamnation car cela s'est passé dans les eaux internationales (...) et nous voulons une enquête internationale » sur les circonstances de l'attaque israélienne, a insisté l'observateur permanent de la Ligue arabe à l'ONU, Yahya Mahmassani. Pour sa part, le représentant permanent de la Palestine, Riyadh Mansour, a exprimé le souhait de voir le Conseil de sécurité onusien adopter une réponse « décisive consistant à faire rendre des comptes à Israël, d'une manière qui soit à la hauteur du crime qui a été commis en haute mer ». Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a quant à lui lancé un véritable feu d'artifice en assénant crûment qu'« Israël a perdu toute légitimité internationale ». « Nous espérons que le Conseil de sécurité aura une réaction décisive, consistant à faire rendre des comptes à Israël, d'une manière qui soit à la hauteur du crime qui a été commis en haute mer », a déclaré de son côté à la presse le représentant permanent de la Palestine, Riyad Mansour. Le veto des Cinq Les deux diplomates ont fait ces déclarations avant la réunion. M. Mahmassani a précisé que dans l'idéal, le groupe arabe à l'ONU souhaiterait que le Conseil adopte une résolution qui contienne également un appel à la levée du blocus de Ghaza, « afin de permettre à la nourriture et au matériel qui avaient été envoyés de parvenir dans le territoire ». Le texte devrait aussi contenir un appel à Israël pour qu'il « respecte le droit international », a-t-il dit. Le diplomate a cependant indiqué qu'à défaut d'une résolution, le groupe arabe se contenterait d'une simple déclaration, une forme de texte qui n'a pas le caractère en principe contraignant d'une résolution mais nécessite l'unanimité des quinze membres du Conseil pour être adoptée. Une résolution ne nécessite que neuf voix pour être adoptée, sans vote négatif d'un des cinq membres permanents (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie). C'est dire qu'il ne faudrait pas s'attendre que le club des Cinq puisse aller jusqu'à condamner Israël comme l'exige l'agression. C'est du moins ce que suggère Richard Falk, le rapporteur spécial de l'ONU pour les territoires palestiniens, qui a demandé, hier, à la communauté internationale de traduire en justice les Israéliens responsables de l'attaque contre le convoi d'aide internationale pour la population de la bande de Ghaza, soumise à un blocus depuis plus de trois ans. Dans un communiqué, M. Falk a jugé essentiel que « les Israéliens responsables de cette conduite illégale et meurtrière, y compris les responsables politiques qui ont donné les ordres, soient tenus pour pénalement responsables de leurs actes ». « Israël est coupable (...) d'utilisation d'armes létales contre des civils désarmés sur des bateaux qui étaient en haute mer, où ils jouissaient du droit de libre circulation, conformément au droit maritime », a-t-il expliqué, avant d'appeler de nouveau à la levée du blocus imposé à Ghaza.