Difficulté n Le développement du secteur de l'industrie nationale est freiné par l'organisation actuelle de la sphère financière, des assurances et le retard dans la mise à jour du dispositif juridique. Une note de conjoncture sur les indicateurs économiques, prévision de clôture pour l'année 2007, fait ressortir que les compteurs sont au rouge pour le secteur de l'industrie. La note, exposée aux membres du gouvernement, réunis hier mardi en conseil, a établi un taux de croissance prévisible de 1%. Ce résultat est qualifié de «très modeste» par le commissaire général de la planification et de la prospective, Brahim Ghanem, qui a rendu compte de l'exposé lors d'une conférence organisée à l'ex-Centre international de presse (CIP) d'Alger. «La croissance est fortement dépendante des recettes générées par les hydrocarbures, ce qui nous interpelle», commente le rapporteur. La note prévoit aussi un taux de croissance global de plus de 3% (6,5% hors hydrocarbures). Selon ces prévisions, ce serait le secteur des services (les crédits, les assurances, les technologies de la communication…) qui auraient boosté cette croissance. Les secteurs du Bâtiment et travaux publics (BTP) et de l'agriculture ont des taux de croissance prévisionnels respectivement de 9,5% et 5,8%. «Le secteur du BTP est financé par des fonds publics. L'investissement est le fait de l'Etat», nuance M. Ghanem. Interrogé à propos de la mise place de la «nouvelle stratégie industrielle», le ministre chargé de la Communication et porte-parole du gouvernement, présent à la conférence, répond qu'elle est appliquée de manière graduelle. «Le gouvernement organise des réunions continues à ce sujet», précise-t-il. Selon lui, le gouvernement s'y attelle «étape par étape». La nouvelle étape franchie est l'élaboration d'un avant-projet de loi révisant et complétant la loi 90-30 du 1er décembre 1990 relative au bien domanial de l'Etat. Le texte, discuté hier en Conseil de gouvernement, vise l'adaptation des dispositions de cette «loi d'une importance capitale» – selon le ministre – au nouvel environnement juridique créé par la révision de plusieurs autres textes juridiques. L'objectif de cette adaptation, affirme M. Boukarzaza, est de «favoriser l'investissement de grande envergure», en réglant notamment la problématique du foncier industriel. Avant sa promulgation, cette nouvelle mouture doit être examinée en Conseil des ministres et éventuellement par les deux Chambres de l'Assemblée populaire nationale (APN). La dernière «étape» en date franchie dans le processus portant application de la «nouvelle stratégie industrielle» est la présentation d'un rapport sur l'application de la politique des réformes dans le secteur des finances (banques, assurances et bourse). Les réformes en question visent la maîtrise des risques bancaires et l'impulsion d'un financement extrabancaire et le développement du marché des assurances. D'après M. Boukarzaza, les gros problèmes en la matière sont les assurances et le foncier industriel. Le gouvernement tente ainsi de dynamiser l'industrie nationale par les investissements, surtout étrangers. A propos de la grève des lycées l «Soyons francs. Nous n'avons jamais terminé les programmes.» C'est en ces termes que le ministre chargé de la Communication a répondu à la question de savoir quelles sont les mesures prises (ou à prendre) pour calmer les lycéens candidats au bac en juin 2008. «C'est un ancien professeur de physique qui vous parle», ajoute M. Boukarzaza, lors d'une conférence de presse tenue hier au centre culturel El-Hadi-Flici (ex-Centre international de presse) d'Alger. Le ministre croit savoir que les inquiétudes des concernés se résument en leur peur de tomber, durant la cession du bac, sur «des sujets renvoyant à des cours non étudiés durant l'année scolaire ». Le Conseil de gouvernement, réuni hier, n'en a pas discuté. M. Boukarzaza s'est contenté de rappeler les mesures déjà annoncées par le ministre de l'Education nationale, Boubakeur Benbouzid. Ce dernier s'était engagé, le jeudi 17 janvier, à ce que les sujets d'examens ne sortent pas des programmes réellement dispensés dans tous les lycées. Les futurs candidats au bac, eux, demandent l'allégement des programmes inscrits. La surcharge de ces programmes a fait que des enseignants jouent actuellement contre la montre – en dispensant plus d'un cours par séance – pour les achever, au détriment de l'intérêt des lycéens.