Problème n Le commerce de l'or est gangrené par le marché informel. Il suffit juste de faire un tour dans des endroits connus de tous comme Oued Kniss ou la place Émir-Abdelkader, pour s'en rendre compte. Cette situation porte évidemment préjudice au marché de l'or. «Nous pensons que c'est l'informel qui fait un grand mal au marché de l'or en Algérie et également aux bijoutiers», a déclaré Mustapha Benzerga, directeur général de l'Enor, ce matin à la radio chaîne III. Pour mesurer l'impact de ce commerce au noir il faut savoir que l'Enor vend actuellement sur le marché local entre 100 et 150 kg d'or et que, selon le directeur général de l'entreprise, les besoins des Algériens pour ce minerai sont de 10 tonnes, «il y a un marché informel qui vient couvrir la différence». Par ailleurs, «le niveau de réserve d'or dans le périmètre minier localisé entre Tirek et Amesmassa (Tamanrasset) se situerait à environ une soixantaine de tonnes». Cette révélation faite par le directeur général de l'Entreprise nationale de l'exploitation des mines d'or (Enor) vient au lendemain de la coulée du premier lingot d'or (avant-hier samedi), provenant de la mine de Amesmassa par une entreprise algéro-australienne. Ce projet de l'exploitation de l'or qui a nécessité 47 millions de dollars d'investissement «pourrait produire à partir de cette année, 3 tonnes d'or par an», affirmait M. Benzerga. Ce dernier estime que l'Algérie peut devenir un pays producteur d'or. «On peut le devenir puisque maintenant les paramètres géologiques et économiques sont bien connus. On va commencer par 3 tonnes et nous pensons qu'on fera mieux.» Il donne l'exemple du Mali et de la Mauritanie qui produisent environ 10 tonnes par an «Ils ont utilisé de nouveaux procédés technologiques et appliqué une nouvelle loi minière très attractive ce que nous avons également fait. Nous pensons que les fruits vont commencer à être récoltés à partir de l'année prochaine». Il était temps, car faut-il le noter, depuis 2001 à ce jour, l'Enor n'a produit que 3 tonnes d'or et ce n'est pas par manque de gisements. Les raisons de ce retard dans l'exploitation du minerai tant convoité sont multiples et se situent autant au plan in interne qu'externe. Mais, rassure M. Benzerga, les choses ont changé, preuve en est, l'attrait grandissant que représentent l'exploration de l'or algérien pour les entreprises étrangères. «Autour de notre concession, il y a d'autres sociétés qui ont acquis par adjudication des permis d'exploitation de l'or. Elles sont quatre sociétés qui ont acquis les permis d'exploitation dont plusieurs sociétés chinoises, des sociétés canadiennes. Et je pense qu'il va y avoir une nouvelle adjudication pour de nouveaux périmètres d'or dans cette région. Il y a sûrement des sociétés qui seront intéressées».