Dès la conquête d'Alger, les Français prendront le Cap. Les terres sont alors livrées aux colons venus de France, mais aussi d'Espagne et d'Italie. Un aristocrate polonais réfugié en France, le prince Mir, recevra même 4 000 ha de terre à mettre en valeur. Il échouera et la propriété lui sera reprise en 1839. C'est sur l'emplacement de ce territoire, appelé alors Rassauta, que sera construit, sur une falaise escarpée, non loin de la mer, en 1853, le village de Aïn Taya. La Rassauta regroupait le village de Fort-de-l'Eau (aujourd'hui Bordj El-Kiffan) fondé en 1836, et celui d'Aïn Taya. Non loin de Tamenfoust se trouvait la ville antique de Rusgunia. Le nom de Tamenfoust est berbère et doit se lire : tama n tefust, «le côté droit», qui désignait la corne Est de la baie d'Alger. Ce sont sans doute les Espagnols qui ont déformé le nom en Matifuz, qui est devenu Matifou. Cap Matifou, c'est le nom que prendra le village durant la colonisation, avant de devenir, à l'indépendance, Bordj El-Bahri. Aïn Taya a conservé son nom précolonial, composé arabo-berbère, «source de cardon» (taga, taya). Fort-de-l'Eau, devenu Bordj El-Kiffan, doit son nom à l'ancien fort turc, Bordj El-Kiffan, «la forteresse des Coteaux».