Après l'Afrique des seize, plus élargie et plus démocratique, place à celle du grand huit, celle des choses plus sérieuses et des sensations plus fortes en raison de la présence du gotha concentré du football continental. Etape qui précède le carré d'or et bien évidemment la grande finale qui désignera le successeur de l'Egypte, vainqueur lors de la précédente édition, sur ses terres et aux tirs au but face à la Côte d'Ivoire qui, deux ans après, se présente comme le plus grand favori au titre final. Au-delà des souhaits de Sir Alex Ferguson, le manager de Manchester United, de voir Ivoiriens et Ghanéens aller en finale pour voir ses adversaires directs en Premier League, Arsenal et Chelsea, privés de leurs précieux atouts, tous les spécialistes s'accordent à dire que Côte d'Ivoire - Ghana serait la finale logique, du moins rêvée. Mais en football, rien n'est gagné à l'avance et les quarts de finale ont souvent étaient le tombeau de prétendants sûrs d'eux ou gonflés par les médias. La CAN-2008 entame aujourd'hui et demain sa seconde phase d'attention et d'attraction avec un changement de taille puisqu'on passera du système championnat où l'on gère un capital points à celui de coupe où l'on joue son avenir sur une partie couperet. Et à ce jeu, ce sont nos deux «favoris», le Ghana, pays organisateur, et la Côte d'Ivoire, qui entreront en scène à Kumasi et à Sekondi. Les Black Stars, avec toute la grosse pression qui pèse sur eux, devront se méfier, sur leur chemin de la finale, du Nigeria dans un derby qui s'annonce explosif où il n'y aura plus de place à l'hésitation ni aux approximations du premier tour. Les coéquipiers de Mickael Essien restent sur une bonne impression face au Maroc (2 à 0), alors que les Super Eagles joueront plus libérés pour essayer de convaincre de nouveau. Dans la seconde affiche, les Eléphants partent avec les faveurs du pronostic, notamment avec l'apport de contingents impressionnants de supporters qui ne feront qu'enjamber la frontière pour gagner la ville de Sekondi, même s'il faudra se méfier de la Guinée de Robert Nouzaret, mais sans son maître à jouer Pascal Feindouno. Demain, ce sera au tour des deux représentants du nord de l'Afrique et du monde arabe, souvent moins chanceux lorsque la compétition se déroule en Afrique noire, la Tunisie et l'Egypte, de se mesurer à deux puissances, une plus ancienne, le Cameroun, et l'autre nouvelle, l'Angola. Des équipes aux styles différents : une touche maghrébine pour les Aigles de Carthage, la maturité des compétiteurs pour les Pharaons, la puissance athlétique des Lions indomptables et la vélocité chaloupée des Palancas Negras. Il est difficile à pronostiquer à ce niveau et il faudra donc attendre l'issue de ces rencontres pour se faire une idée sur la valeur des uns et des autres. Les hommes de Hassan Shehata ne vont pas lâcher le morceau facilement face à des Angolais, enthousiastes à l'idée d'accueillir la prochaine édition chez eux, et emmenés par leur duo de buteurs Manucho – Flavio. La Tunisie monte en puissance et présente le même formatage que l'Egypte qui a battu le Cameroun, mais un Lion devient très méfiant lorsqu'il a été déjà terrassé une première fois. Le public algérien a de quoi se régaler et mesurer toute la différence de niveau qui sépare ces footballs du nôtre, au moment où le sélectionneur national Rabah Saâdane annonce dans une conférence de presse qu'en cas d'échec au premier tour des éliminatoires du Mondial et de la CAN-2010, il démissionnera, alors que son collègue Henry Michel a été maintenu à la tête des Lions de l'Atlas pour assurer la continuité du travail. C'est là toute la différence qui nous sépare des autres.